La ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine, Mounia Meslem, a haussé le ton hier contre les associations «inefficaces» sur le terrain, qui continuent à réclamer des subventions. «Je n'accorderai plus jamais de subventions aux associations dont les programmes ne répondent pas à la feuille de route du ministère», a-t-elle martelé hier au forum de quotidien Liberté. Elle précise que cette mesure entre dans le cadre de la «rationalisation» des dépenses et du «bon usage» des deniers publics. «Je ne vais pas dilapider l'argent du Trésor public avec des associations qui ne sont d'aucune utilité pour mon secteur», a-t-elle souligné. Abordant, par ailleurs, la violence dans la société à l'égard des femmes, la ministre a affirmé qu'il y a une réelle volonté politique pour éradiquer ce phénomène qui a pris de l'ampleur ces dernières années. Elle a salué à ce propos la révision du code pénal contre les violences faites aux femmes, voté à l'unanimité par l'Assemblée populaire nationale. «Cet avant-projet est une avancée considérable dans la protection de la femme. Il incrimine toute sorte de violence faite à cette couche de la société, notamment les violences conjugales qui sont durement sanctionnées», s'est-elle réjouie. S'exprimant sur la polémique suscitée par certaines parties religieuses qui estiment que cette loi vise à disloquer les familles algériennes, Mme Meslem indique : «Des rapports d'expert en sociologie affirment que les enfants témoins de violence à l'égard de leur mère gardent de profondes séquelles.» «Ce nouveau texte protège les femmes et les enfants», a-t-elle insisté. Mme Meslem annonce, à ce propos, que cet avant-projet de loi figure dans le programme du Conseil de la nation et sera adopté prochainement. Elle a souligné que la lutte contre la violence est l'affaire de tous et non pas seulement du secteur de la solidarité. «Le secteur de l'éducation et des affaires religieuses et la société civile doivent s'impliquer pour éradiquer ce fléau qui gangrène notre société», a-t-elle dit, mettant l'accent sur le discours religieux qui influence, selon elle, 85% de la société algérienne. «La religion est le meilleur moyen de sensibiliser les citoyens sur les conséquences de cette violence.» Interrogé par ailleurs sur les enfants née sous x, l'intervenante a fait savoir que son département milite pour que la situation de cette catégorie de la société soit régularisée et puisse au moins jouir d'un nom. «J'estime qu'avoir un nom et un prénom, c'est un droit humain avant tout, quelle que soit la situation de la personne», a-t-elle dit. Interrogée sur la problématique de l'application de la loi qui oblige le géniteur à effectuer le test ADN, contesté par les religieux, la ministre juge «urgent de faire preuve de réflexion de la part des muftis et des juristes musulmans dans le cadre de l'ijtihad». La ministre a annoncé par ailleurs que l'élaboration de la nouvelle carte de l'handicapé sera prête en 2016, soulignant que les normes internationales en vigueur ont été respectées dans l'élaboration de ce document.