Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et président de la COP, l'avait présenté en séance plénière, hier. Si l'accord faisait consensus, une nouvelle plénière serait convoquée quelques heures plus tard pour une adoption formelle. « Toutes les conditions sont réunies pour obtenir un accord universel ambitieux » et elles n'ont jamais été « aussi favorables », avait estimé la veille M. Fabius. Lors du coup d'envoi de la 21e conférence sur le climat de l'ONU, 150 chefs d'Etat étaient venus exprimer l'urgence à agir face à un réchauffement qui aggrave les phénomènes extrêmes et menace la productivité agricole, les ressources marines et les réserves en eau. Ces deux derniers jours, des coups de fil entre chefs d'Etat, notamment de la Chine, des Etats-Unis, de la France, de l'Inde et du Brésil ont été échangés pour s'assurer que les discussions au Bourget ne s'embourbaient pas. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une réunion de négociations avait vu les positions de certains pays se rigidifier, faisant craindre un blocage. « Sur un sujet aussi complexe, chacun n'obtiendra pas 100% de ce qu'il demande. Quand il y a 195 pays, si chacun exige les 100%, finalement chacun obtient 0% », avait prévenu Laurent Fabius. Divergences Le pacte, qui entrera en vigueur en 2020, doit accélérer un mouvement réduisant l'utilisation des énergies fossiles et favorisant les énergies renouvelables. Les grands sujets de divergences portaient principalement sur l'aide aux pays du Sud pour faire face au changement climatique. « Vous ne pouvez pas demander au Lesotho d'avoir les mêmes obligations que la Pologne, ou au Bostwana d'avoir les mêmes que les Etats-Unis, sans différenciation », s'est exclamée la porte-parole des pays en développement. Ces derniers réclamaient que la somme de 100 milliards de dollars annuels promise d'ici 2020 soit augmentée les années suivantes. A ce sujet, le président de la Conférence de Paris, Laurent Fabius a indiqué que « les 100 milliards de dollars par an promis par le Nord au Sud devront être un plancher ». « Un nouvel objectif chiffré devra être défini au plus tard en 2025 », a-t-il ajouté. De leur côté les pays développés veulent mettre à contribution les pays émergents (Corée du Sud, Brésil, pays pétroliers...) dans cet effort de financement. L'appel de Hollande Par ailleurs, François Hollande a exhorté hier les 195 pays représentés à Paris à franchir « Le pas décisif » en adoptant dans la journée l'accord de la Conférence de l'ONU sur le climat. Parlant, à la tribune de la COP21, d'un « acte majeur pour l'humanité », le chef de l'Etat français a appelé les délégués à faire de ce « 12 décembre un jour non seulement historique mais une date pour l'humanité ». « La France vous demande, la France vous conjure d'adopter le premier accord universel de notre histoire », a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a de son côté appelé l'ensemble des pays à « finir le travail », en adoptant un pacte contre le réchauffement planétaire à la conférence sur le climat de Paris. « La fin est proche. Finissons maintenant le travail. Le monde regarde. Des millions de gens dépendent de votre sagesse », a dit M. Ban aux délégués de 195 pays réunis depuis le 30 novembre pour tenter de conclure un accord universel.