Les 100 milliards de dollars par an promis par les pays du Nord pour soutenir les politiques climatiques de ceux du Sud "devront être un plancher", a indiqué samedi le président de la Conférence de Paris sur le climat (COP21), Laurent Fabius. Les "100 milliards de dollars par an devront être un plancher pour l'après 2020", date d'entrée en vigueur de l'accord attendu à Paris, a déclaré M. Fabius en présentant lors d'une séance plénière le projet d'accord final soumis aux représentants de 195 pays participant à cette conférence onusienne. Un nouvel objectif chiffré devra être défini au plus tard en 2025, a-t-il poursuivi. Selon le président de la COP21, le projet d'accord soumis à l'approbation "contient les principales avancées dont beaucoup d'entre nous pensaient qu'elles seraient impossibles à atteindre" ajoutant que ce texte était "différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant". "Ce texte sera un tournant historique et cette COP21 est un véritable tournant aussi bien pour les actions non gouvernementales que pour la mise en place d'un accord juridique universel", insiste-t-il. L'accord attendu de Paris "aidera les Etats insulaires à se protéger de l'avancée des mers, accélèrera la mise à disposition de l'Afrique de moyens financiers indispensable à son développement durable, il accompagnera les pays producteurs d'énergie fossile dans leurs efforts de diversification et nous aidera tous à prendre un tournant faiblement émetteur", a noté M. Fabius. De son coté, le président français François Hollande a exhorté les 195 pays représentés à Paris à franchir "le pas décisif" en adoptant l'accord de la COP21 sur le climat, qui sera débattu cet après-midi. Le président Hollande a également souligné que ce texte conciliait la responsabilité notamment celle des pays les plus riches et le principe de la différenciation, ajoutant qu'il accordait aux plus vulnérable et aux pays en développement les moyens promis. Les pays développés se sont engagés, à Copenhague en 2009 et à Cancun en 2010, à mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Cette somme peut provenir de sources bilatérales ou multilatérales, publiques et privées (le Fonds vert, la Banque mondiale, les contributions des gouvernements, des institutions bilatérales, etc.). La question des 100 milliards constituent un enjeu important des négociations. Pour les pays en développement, il est essentiel que les pays développés respectent cet engagement afin de créer la confiance nécessaire pour parvenir à un accord universel et contraignant à Paris.