L'Italie et les Etats-Unis présidaient, hier à Rome, une conférence internationale pour faire le premier pas vers le retour à la stabilité et à la paix dont assurément les temps sont vraiment comptés. Dans un pays livré au règne chaotique des milices et enlisé dans des visions étriquées et surannées, la mobilisation de la communauté internationale s'attaque au péril grandissant de la sanctuarisation de Daech posté au cœur du Maghreb et aux portes de l'Europe. Depuis hier au chevet de la Libye post-Kadhafi, les représentants de 18 pays européens et des pays voisins entendent concrétiser l'espoir d'un règlement rapide de la crise qui n'a que trop tardé. L'annonce imminente de la signature de l'accord conclu sous les auspices de l'ONU, par les représentants des factions rivales, attendues dans l'après-midi d'hier, constitue une avancée considérable. « Nous devons montrer que l'action des gouvernements et de la diplomatie peut être plus rapide que la menace du terrorisme », avait affirmé le ministre Paolo Gentiloni, accueillant, dans la matinée, son homologue John Kerry et l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler. La participation qualitative est un gage de la solidarité internationale de nature à conforter « un cadre et un élan à la cérémonie de signature » de l'accord onusien qui prévoit la constitution d'un conseil de 9 membres présidé par Faez Serraj. A Rome, selon des sources européennes et américaines, le pari de la formation d'un gouvernement d'union nationale dans les 40 jours qui suivent la signature de mercredi prochain est lancé pour se prémunir des effets des sanctions internationales brandies contre les parties récalcitrantes. Cette étape décisive sera nécessairement accompagnée par l'approfondissement des soutiens politique et militaire international conçu comme un moyen de renforcement de l'autorité et la crédibilité du gouvernement de transition tenu dès lors de se consacrer à la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine. La solution politique davantage légitimée par les conséquences chaotiques de l'intervention militaire de l'Otan est scellée. Elle fait consensus pour ne plus rééditer une option aventurière qui a non seulement mis en échec les chances d'une « transition pacifique », plaidée par l'Union africaine, et préparé la voie à une implantation des groupes terroristes surfant sur le chaos libyen.