Le promoteur immobilier à Oran et ancien président de l'Union nationale des promoteurs immobiliers (UNPI), Larbi Chemmam, a indiqué que les différents programmes publics de réalisation de logements (AADL, LPP...) ont eu un impact certain sur l'activité des promoteurs immobiliers privés. Ces derniers ainsi que les particuliers se voient obligés de réduire leurs prix. « Ces programmes de logements publics ont poussé des promoteurs privés à réduire leur cadence de réalisation, mais il faut dire que les plus vulnérables d'entre eux sont généralement les moins professionnels », relève-t-il. La Fédération nationale des agences immobilières (FNAI) évoque une baisse des prix de vente et de location de 30 à 40% à partir de 2016. « Nous sentons déjà un changement dans les prix. Nos clients, conscients qu'ils ont poussé le bouchon trop loin en matière de prix, font machine arrière », explique le président de la FNAI, Abdelhakim Aouidat, en confiant à l'APS que les prix du logement ont baissé de 10% au cours de cette année. L'intensification des programmes publics de logement n'est pas la seule raison de cette baisse des prix. « Les promoteurs et les particuliers sont allés trop loin en matière de prix. Cette inflation a poussé les citoyens à se rabattre sur la location », précise-t-il, signalant, en outre, que l'obligation de paiement par chèque des transactions dépassant le seuil de 5 millions de dinars n'est pas faite pour arranger les affaires des promoteurs, des agences immobilières et des particuliers. « Par rapport à cette nouvelle règle, les transactions ont considérablement diminué. C'est l'une des raisons de la baisse des prix », fait-il savoir. Toutefois, Abdelhakim Aouidat assure que cette diminution n'a rien à voir avec la chute des prix du pétrole. « Dans une économie normale, les prix du logement baissent de facto quand le cours du pétrole est à 140 dollars le baril. Le prix du pétrole a chuté, mais cela n'affecte en rien le marché immobilier », affirme-t-il. Il a indiqué que le prix du terrain représente 30% de la valeur du bâti dans les autres pays alors qu'en Algérie, il coûte jusqu'à 10 fois plus. « Les prix connaîtront une baisse progressive tout au long de l'année prochaine. D'ici deux à trois ans, il ne sera plus rentable pour les promoteurs immobiliers de vendre. La location s'imposera comme la meilleure solution face à la concurrence des programmes de logements publics », confie-t-il. L'Apoce sceptique L'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de l'environnement (Apoce) est plutôt d'un tout autre avis. « Bien au contraire, les prix de la location augmentent de plus en plus. En plus, les programmes publics de logements aussi importants soient-ils ne répondront pas à la demande. Et même s'il y a une baisse, elle sera insignifiante », estime le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi. Il a signalé que du moment que la hausse ou la baisse des prix du logement ne font pas l'objet d'une étude basée sur des faits économiques, les professionnels ne pourront pas vraiment se prononcer sur la question.