En visite de travail Boumerdès, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a mis l'accent, hier, sur la nécessité de passer de la valorisation des gisements miniers à la mise en place d'une dynamique d'industrialisation. « 2016 sera l'année des mines. Nous avons été experts dans l'importation. Le moment est venu pour que d'autres produits hors hydrocarbures soient exportés », a-t-il affirmé lors de sa visite au Centre d'études et de services technologiques de l'industrie de matériaux de construction (Cetim) et à l'Office national de recherche géologique et minière (ORGM). Après avoir réalisé 16 cartographies, l'ORGM devra effectuer une nouvelle cartographie qui concernera le sud du pays pour déterminer les indices du potentiel à explorer et à valoriser. Le Cetim devra, quant à lui, réaliser des norme de certification en vue « d'améliorer la qualité des produits ». Bouchouareb a, par ailleurs, fait savoir que la loi sur la normalisation sera soumise au débat aux niveau des deux chambres du Parlement la semaine prochaine. Lors de sa visite à l'entreprise algéro-espagnole Hisplab des produits d'entretien, à Ouled Moussa, le ministre a appelé les opérateurs dans ce secteur à mieux organiser la filière et formuler des propositions, lesquelles seront prises en compte dans le cadre de l'élaboration des licences d'importation qui entreront en vigueur en 2016. « Il y a une liste qui touche les plus grands postes d'importation. Nous allons commencer par les véhicules, le rond à béton, le ciment et les cosmétiques », a-t-il souligné. Les concessionnaires automobile ont jusqu'au 8 février pour se conformer au nouveau cahier des charges, lequel les oblige à signer des contrats avec la maison-mère pour pouvoir importer. Inauguration d'une usine de production de sucre Par ailleurs, le ministre a inauguré la raffinerie de sucre La Belle baptisé Sucre Cristal qui sera mis sur le marché à partir du 2 janvier 2016. Cette usine est le fruit d'un partenariat franco-algérien. Selon le ministre, trois autres opérateurs interviendront progressivement sur le marché. Au sujet de la règle 51/41, il a tenu à préciser que le principe est gardé tel quel. Le changement réside dans le fait que cet article a été transféré du code des investissements vers la loi de finances. Le foncier industriel, a-t-il souligné, sera régulé définitivement en 2016, faisant savoir que le privé est désormais impliqué dans la création des zones industrielles. Le ministre a informé qu'à l'heure actuelle, il n'est pas question d'évoquer le taux d'intégration concernant les produits éligibles au crédit à la consommation. « Tout ce qui est produit dans notre pays a besoin d'être soutenu. Nous sommes dans une situation où la nécessité de diversifier l'économie nous pousse à soutenir tous les produits fabriqués en Algérie », a-t-il souligné. Problèmes d'El Hadjar et de la SNVI « D'anciens responsables critiquent, aujourd'hui, ce que nous avons fait pour la relance d'El Hadjar. A leur place, je me tairais, car ce sont eux les véritables responsables de cette catastrophe. A mon arrivée au ministère, le complexe ne fonctionnait qu'à 10% de ses capacités de production », a-t-il affirmé. Avant d'enchaîner : « Il faut savoir aussi que depuis que j'ai pris mes fonctions, je me suis penché sur deux dossiers : El Hadjar et la SNVI. J'ai mobilisé des investissements pour mettre en place des plans de développement. El Hadjar est en cours de relance avec la réalisation du haut fourneau qui va entrer en production dès le mois de mars prochain. Pour ce qui est de la SNVI, le plan de développement est mobilisé. Nous sommes en train d'étudier par quel moyen nous allons leur permettre, à travers la reprise de ce qui existe, de dégager des montants pour pouvoir alimenter leur fonds de fonctionnement. » Concernant l'article 66 de la loi des finances pour 2016, le ministre dira : « Cet article a été introduit dans la loi de finances à la demande de ceux qui me critiquent aujourd'hui. Il faut qu'ils sachent aussi que mon seul souci, c'est le temps. J'ai dit que j'ai besoin du potentiel existant, mais aussi des partenaires étrangers, car sans eux, il n'y a pas de transfert de technologie », a-t-il conclu.