« Le gouvernement a cessé toute opération de vente ou de liquidation des entreprises publiques. Aucune opération de coopération ne peut avoir lieu sans l'aval du Conseil national d'investissement, présidé par le Premier ministre, seul habilité à prendre des décisions dans ce domaine », a déclaré le ministre lors de son exposé de la loi de finance 2016 devant les membres du Conseil de la nation. Pour lui, « les entreprises stratégiques, comme Sonatrach, Sonelgaz et autres, ne sont pas concernées par la capitalisation à travers l'application de l'article 67 de cette loi, compte tenu de leur statut particulier », a-t-il ajouté. A propos de l'article 70, qui prévoit le transfert des fonds d'un secteur à un autre, le ministre dira que cette disposition concerne « les projets sans objet » et vise « le non-gaspillage des ressources financières et leur transfert vers des projets en cours de réalisation au lieu d'être maintenues pour des projets gelés ». Il a tenu à souligner que ce travail « va être soumis au contrôle du Parlement qui aura un exposé sur les détails et les raisons de ces opérations ». Sur le déficit budgétaire dépassant les 3.000 milliards de dinars alors que les recettes du Trésor sont de l'ordre de 2.400 milliards de dinars, Benkhalfa dira qu'on doit absolument maîtriser ce déficit qui menace les équilibres de l'Etat. « Cette maîtrise va intervenir en puisant dans le fonds de régulation des recettes, en révisant la politique d'importation et en recourant aux nouvelles ressources. » C'est dans cette logique que la décision d'une hausse « progressive » des prix des carburants, de l'électricité et du gaz a été décidée avec des mesures de protection des familles défavorisées et des activités économiques. Comme autre solution, le ministre promet la « hausse » de la fiscalité ordinaire en 2016 de manière à atteindre le double de la fiscalité pétrolière afin de faire face à la chute des prix du pétrole. Il a souligné que la LF2016 « ne contient pas de nouvelles taxes ni une augmentation des taux en vigueur en dehors de celles qui n'ont pas été augmentées depuis plusieurs années », a-t-il tenu à expliquer, rappelant que les réserves de change, pour l'exercice 2016, seront de l'ordre de 121,2 milliards de dollars, soit l'équivalent de 23 mois d'importation, contre 151 milliards de dollars à la fin de l'année en cours. « En dépit de la réduction des importations, la différence entre les recettes et les dépenses reste considérable. Cette situation nécessite la prise de mesures financières, budgétaires prudentielles pour juguler les dépenses », a indiqué le ministre. Le budget des dépenses pour 2016 est de l'ordre de 7984,2 milliards de dinars, soit une baisse de 8,8% comparativement à ce qui a été enregistré dans la LFC 2015. « Il y a un recul budgétaire qui reste raisonnable dans la mesure où il n'y a pas de recul sur les projets d'infrastructures et ne concerne pas les projets d'équipements, de santé, de logements et autres », a indiqué le ministre. Affirmant que l'Etat va poursuivre le soutien des prix des produits de première nécessité, à l'éducation, à la santé et au logement. « La révision du budget d'équipement n'aura aucun impact sur la commande public et le rythme des réalisations », a soutenu Benkhalfa. Le ministre a également expliqué que cette loi est bâtie autour de cinq éléments, à savoir la maîtrise des dépenses, l'utilisation maximale des ressources et des revenus durant cette conjoncture marquée par le fort recul des recettes des hydrocarbures, le non-recours à la politique d'endettement excessif et général, la préservation des équilibres économiques et l'amélioration du taux et de la qualité de la croissance.