L'Afripol va œuvrer à la formation des polices des pays africains dans l'objectif de renforcer leurs capacités opérationnelles, notamment dans la lutte contre le crime organisé transfrontalier. Le mécanisme a également pour mission de mettre à niveau les polices africaines dans le cadre de leur contribution dans le maintien de la sécurité sur le continent africain, a précisé, hier, le commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui, lors d'une conférence de presse organisée en marge de la clôture de la réunion des directeurs de police et contrôleurs africains. « Notre objectif est de préparer l'élément police pour ces missions. Nous avons deux missions au Tchad et en Somalie où nous avons procédé à la structuration d'une force afin de faire face à l'organisation terroriste Boko Haram. Nous avons mobilisé des moyens importants pour le soutien direct de ces forces, notamment en matière de nourriture et de carburant », a-t-il expliqué. Toutefois, il a écarté l'idée de création d'une force policière africaine au sein de ce mécanisme. « C'est une réflexion prématurée. Actuellement, nous nous basons sur la coordination en matière de formation », a-t-il souligné. Interrogé sur le rôle de l'Afripol dans le conflit en Libye, Smaïl Chergui a déclaré que la situation dans ce pays nécessite la conjugaison des efforts. « Nous soutenons la démarche politique qui permettra de désigner un gouvernement d'union nationale, qui sera le seul représentant du peuple libyen, pour faire face aux défis et graves menaces, notamment sécuritaires. L'UA aspire à un rôle plus efficace. Nous considérons que l'accord politique pourra constituer une solution à la situation mais je tiens à préciser que tous les pays voisins sont mobilisés pour aider la Libye. » Dans le même ordre d'idées, le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel a soutenu que la contribution de l'Afripol se fera à travers la formation. « L'Afripol disposera d'un centre d'excellence pour la formation des polices. Avoir une police forte en Libye permettra à ce pays de sécuriser ses frontières, ses citoyens et leurs biens », a-t-il assuré. La présence d'un pays africain producteur de drogue va-t-il entraver les objectifs d'Afripol ? « C'est une question qui doit retenir toute notre attention », a soutenu Smaïl Chergui. Pour sa part, le directeur général de la police ougandaise a rappelé que des pays de l'Afrique de l'Est et de l'Ouest sont aussi producteurs de drogue. « Le plus important, c'est le partage d'informations et de renseignements. Le fait que l'Afripol soit basé à Alger nous permet de faire face à cette forme de criminalité », a-t-il relevé. garde à vue : « les pays africains doivent s'inspirer de la police algérienne » Le directeur de la police ougandaise, qui est également coprésident du comité ad hoc pour la création de l'Afripol, a plaidé pour « la standardisation de la formation pour la mise à niveau des capacités des polices, car les pays africains ne sont pas au même niveau dans la lutte contre le terrorisme ». Lors des débats, « nous avons parlé aussi des droits de l'homme et nous avons discuté de la garde à vue. La police algérienne s'est dotée de cellules de garde à vue pourvues de caméras. Les pays africains doivent s'inspirer de cette nouvelle technologie », a-t-il estimé. Le responsable a également appelé au renforcement de la coopération opérationnelle entre les pays africains. « Nous avons constaté qu'aucun pays ne pouvait faire face seul au crime transnational. Les criminels et les terroristes profitent de cette faille pour circuler librement. L'Afripol va unifier les pays du continent africain ainsi que leurs efforts », note-t-il. La DGSN disposée à soutenir l'Afripol Ce mécanisme prendra en charge toutes les formes de criminalité et l'Algérie, à travers la DGSN, va apporter son expérience, notamment en matière de maintien de l'ordre. « La police algérienne est leader dans ce domaine, notamment dans la gestion démocratique des mouvements de foule, un concept né en Algérie », a fait savoir le DGSN.