« L'homme qui répare les femmes : la colère d'Hippocrate », à travers lequel le réalisateur belge Thierry Michel donne la parole aux femmes victimes de viol à l'est du Congo ravagé par des conflits, a été projeté, lundi dernier au soir. En compétition dans la section documentaire du 6e Festival international du cinéma d'Alger (Fica), ce documentaire de 112 minutes se focalise sur les violences sexuelles qu'ont subies les femmes à l'est du Congo où les conflits avaient fait ravage durant vingt ans entre rebelles et militaires. A travers des témoignages recueillis auprès de femmes victimes de viol, le documentaire s'indigne du sort de ces femmes violées et doublement exclues par leurs familles et par la société. Le documentaire dénonce l'atrocité et l'impunité dont bénéficient les auteurs de ces actes de violences sexuelles. Engagé dans une lutte pour prévaloir les droits des femmes violées, le docteur Mukwege, réputé pour être « l'homme qui répare les femmes » est menacé de mort et a fait l'objet d'une tentative d'assassinat. Sous protection sécuritaire, le gynécologue était au chevet des victimes des violences qu'il a accompagnées pour recouvrir leur dignité. Optant pour des plans cadrés, le réalisateur chipote sur les lieux, théâtre de viols, en s'attardant sur des scènes émouvantes qui ont fini par déclencher des réactions parmi le public. Le documentaire, basé sur les violences subies par les femmes congolaises dans une guerre dont les soldats et les rebelles en ont fait une arme, dépeint le portrait d'un homme qui s'est engagé aux côtés des victimes, touchées dans leur dignité.