Le principal acquis, préservé à l'issue de ce premier round, garde intactes les chances de règlement du conflit affectant durement la population civile et favorisant la montée en puissance d'Al-Qaïda et de Daech. Les protagonistes vont devoir reprendre langue dans un nouveau cycle de pourparlers à partir du 14 janvier 2016, pour consolider « les progrès notables » jugés toutefois « insuffisants par le médiateur onusien, le Mauritanien Ismaïl Ould Cheïkh Ahmed. Tout n'est pas encore parfait. Mais, à petits pas, une dynamique de rapprochement semble s'instaurer. Elle prend la forme d'un « accord » conclu sur la création d'une « commission de contacts », constituée de conseillers militaires des deux parties et supervisée par les Nations unies, la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire dans les zones affectées, notamment à Taez assiégée depuis 3 mois par les Houthis, et la mise en place de « mesures de confiance » incluant la libération des prisonniers politiques mise sur la table des négociations par le chef de la délégation gouvernementale exigeant l'élargissement des 5 personnalités détenues par les rebelles houthis, dont le ministre de la Défense. La démarche s'appuie sur l'objectif central d'un « cessez-le-feu total et global » pour promouvoir « un cadre de négociations pour un règlement » politique, fondé notamment sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU appelant les rebelles à se retirer des territoires conquis et de restituer les armes lourdes. Le bilan encourageant de Berne est cependant contrarié par la précarité du cessez-le-feu violé à multiples reprises. Dans la province de Jawf, près de la frontière avec l'Arabie saoudite, les combats se sont intensifiés, dimanche dernier, au moment où les forces gouvernementales, soutenues par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, a lancé une vaste offensive pour tenter de reprendre la capitale Sanaa en s'attaquant aux positions-clés tenues par les Houthis autour de la ville de Hazm, chef-lieu de la province de Jawf reprise vendredi, de Haradh et à Midi longeant la mer Rouge. Au moins, 68 combattants (40 rebelles et 28 soldats des forces loyalistes) ont été tués samedi dernier dans de violents affrontements autour de Haradh. Une avalanche de missiles s'est alors abattue pour la quatrième fois sur la ville frontalière de Jazan où trois civils ont été tués. Le dernier tir intercepté a été suivi d'une riposte saoudienne dont les forces aériennes ont procédé à la destruction de la base de lancement au Yémen, a indiqué l'agence SPA. La trêve reconduite pour sept jours et automatiquement prolongée dans le cas où elle est respectée par l'autre partie, selon le chef de la délégation gouvernementale, réussira-t-elle à faire taire les armes et à enclencher le processus de règlement d'une crise aux conséquences dramatiques ?