Le Pakistan et l'Afghanistan reprennent langue pour tenter de faire sortir de l'impasse le processus de réconciliation afghane suspendu, notamment, après les révélations sur la mort du mollah Omar longtemps gardée secrète. Ce n'est qu'en 2015 que le décès du chef des talibans, survenu deux ans plus tôt, a été officialisé par la nouvelle direction de mollah Akhtar Mansour minée par un climat de défiance et ébranlée par la polémique sur sa vraie-fausse mort. Au deal du « problème de crédibilité », les talibans affichent de profondes divergences nées de la contestation de la nomination du mollah Mansour par la famille du mollah Omar, plusieurs mouvances et des chefs militaires. Au summum de la crise interne, une faction dissidente proche de Daech s'est même constituée, au début de novembre, pour désigner le mollah Mohamed Rassoul qui ne reconnaît pas la légitimité de son rival accusé de favoriser le dialogue. Les divergences plombent les pourparlers de paix que la visite à Kaboul du chef de l'armée pakistanaise, le général Raheel Sharif, tentera de relancer. Hier, il devait rencontrer le président afghan Ashraf Ghani et de hauts dirigeants militaires pour « échanger des suggestions sur la relance du processus de paix et sur la façon d'améliorer la sécurité le long de la frontière », a indiqué le porte-parole de l'armée pakistanaise, le lieutenant-général Asim Bajwa. La relance des centres de coordination bilatérale aux frontières et la formation des forces de sécurité afghanes seront également discutées.