Ce n'est pas la première fois que l'Etat affiche sa volonté de faire jouer à l'agriculture les premiers rôles dans la stratégie de diversification de l'économie nationale. Le rétrécissement des revenus pétroliers a rendu cette quête plus urgente que jamais. Le secteur compte avec l'industrie parmi les principaux leviers sur lesquels repose le plan du gouvernement pour construire une économie de substitution aux hydrocarbures dont la volatilité des prix a engendré des crises partout dans le monde. En dépit de « la conjoncture financière difficile que connaît l'Algérie », le président de la République a renouvelé l'engagement de poursuivre le soutien de l'Etat à l'agriculture. Dans son message adressé dimanche dernier au secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Bouteflika a rappelé que le secteur de l'agriculture occupe une importante place dans le programme de développement à travers les mesures de soutien, une distribution équitable des terres, l'effacement de la dette des agriculteurs et l'injection de plus de 800 milliards de dinars pour le soutien à l'activité agricole. Le Président fait référence ainsi à la conférence de 2009 à Biskra consacrée au développement agricole quand des décisions importantes ont été prises en faveur du secteur. Outre l'effacement de la dette des agriculteurs d'un montant de 40 milliards de dinars, il a été mis en branle la politique du renouveau agricole et rural. Un apport financier sous forme d'une enveloppe annuelle de 200 milliards de dinars en guise de soutien aux différentes filières est mobilisé depuis. Le dernier message présidentiel assure que l'Etat demeure fidèle à son engagement en faveur de la cristallisation du projet de développement national global. C'est dans cette optique de dynamique nouvelle à impulser au secteur que le chef de l'Etat a demandé à l'UNPA de mobiliser les représentants des agriculteurs pour vulgariser les procédures de mise en valeur des terres agricoles et réunir les potentialités financières des exploitants locaux, en vue d'améliorer le rendement agricole. Les meilleurs résultats attendus des performances des paysans reposent légitimement sur cette somme de mesures matérielles favorables qui doivent déboucher sur la modernisation de la façon de travailler, l'acquisition de moyens modernes, notamment dans l'irrigation, et à étendre les surfaces arables. Ils reposent aussi sur des atouts naturels que recèle le territoire à travers la diversité de ses reliefs et de son climat. C'est de l'apport déterminant de l'agriculture que dépendra, en partie, la capacité de l'Algérie à faire face aux retombées financières de la crise pétrolière. Car le secteur a les potentialités pour répondre au défi de l'autosuffisance alimentaire. Et même au-delà pour entrevoir d'exporter. « ...L'agriculture qui permet d'atteindre l'autosuffisance, voire d'aller vers l'exportation, permettra à notre pays de compter avec les recettes nationales, diversifier ses sources d'investissement et de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. » C'est en ces termes que le président Bouteflika résume les enjeux qui s'imposent au secteur en cette conjoncture.