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Divergences sur le nombre d'agriculteurs bénéficiaires de l'effacement de la dette Le ministère de l'Agriculture annonce 110 000 alors que l'UNPA avance le chiffre de 175 000
Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou La polémique s'est déjà installée au sujet du nombre d'agriculteurs concernés par la mesure présidentielle liée à l'effacement de la dette. Alors que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a annoncé mercredi dernier le chiffre de 110 000 agriculteurs, l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) a donné, jeudi dernier, le chiffre de 175 000 agriculteurs. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, cité par l'APS, a expliqué jeudi dernier à Tipasa lors d'une rencontre avec les professionnels du secteur que l'opération «concerne 50 000 fellahs ayant contracté des dettes auprès de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) d'un montant de 19 milliards de DA et 125 000 autres avec des emprunts à la BADR évalués à 22 milliards de DA». Au total, selon l'UNPA, ce sont donc pas moins de 175 000 agriculteurs qui seraient touchés par la décision d'effacement de la dette auprès des banques, soit 65 000 agriculteurs de plus par rapport au chiffre avancé par le département de Rachid Benaïssa. Qu'est-ce qui explique cette divergence sur les chiffres ? Une différence de cette importance augure de complications dans la gestion du dossier de la dette des agriculteurs qui manifestement sera difficile à régler dans l'immédiat. L'opération s'annonce en effet de longue haleine, comme l'a souligné Mohamed Alioui à Tipasa. Lequel a également expliqué que l'effacement de la dette «se justifie par la sécheresse qui a affecté les cultures quatre années durant». Selon le représentant de l'UNPA, ces années de sécheresse ont eu des répercussions négatives sur les rendements agricoles. Aussi, «le volume de la dette des fellahs représente à peine 10% par rapport aux autres opérations d'assainissement du secteur économique (industriel et commercial) lancées par les pouvoirs publics ces dernières années». M. Alioui a par ailleurs affirmé que l'opération s'inscrit dans le cadre des actions prises pour «juguler les effets de la crise économique mondiale qui, même si elle n'a pas touché de plein fouet notre économie, aura quelques conséquences». Le développement de la production agricole reste selon M. Alioui l'objectif essentiel de la politique de soutien au secteur agricole. Il s'agit en fait, selon lui, d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. Pour rappel, l'annonce de l'effacement de la dette des agriculteurs remonte au 27 février dernier. La mesure est destinée à soutenir et à renforcer le secteur de l'agriculture et de l'élevage à travers des soutiens financiers couvrant plusieurs filières agricoles. Les 41 milliards de dinars de dettes seront rachetés par le Trésor public auprès des banques qui, en attendant la mise en œuvre de cette opération, sont tenues de cesser les démarches auprès des agriculteurs et des éleveurs pour la récupération de leurs créances.