À notre arrivée vers de 7h du matin, la placette devant accueillir la cérémonie officielle, avant la mise en terre, dans le carré familial du cimetière d'Ath-Ahmed, la foule était déjà très compacte. La grande place n'a pu contenir ces marrées humaines venues pour l'ultime hommage à l'homme de Novembre. Les collines alentour étaient noires de monde des heures avant l'arrivée du cortège funèbre. La prière du vendredi et celle de l'absent se sont déroulées sur place après avoir consulté un cheikh. Il faut dire que de nombreuses personnes ont passé la nuit sur les lieux près d'un feu de camp, et ce, de peur de ne pouvoir accéder au village le jour de l'enterrement. Le comité d'organisation tentait tant bien que mal de contenir la foule. A chaque annonce de l'approche du cortège de la localité d'Ath-Yahia, après avoir été salué par de nombreux citoyens tout le long des villes et villages traversés, la foule s'excitait. On sentait la pression monter. Ni Farid Bouaziz, le fédéral de Tizi Ouzou, ni Boussaâd, le cousin d'Aït-Ahmed, n'ont réussi à contenir cette foule de plus en plus compacte. Dès l'arrivée de la dépouille mortelle, les organisateurs s'étaient retrouvés rapidement débordés par cette foule qui voulait à tout prix voir le cercueil, recouvert de l'emblème national. D'ailleurs, c'est dans une cohue indescriptible que le cercueil a été placé sur les tréteaux prévus à cet effet sous un petit chapiteau. Les sapeurs-pompiers, qui transportaient la dépouille, avaient eu toutes les peines du monde à se frayer un chemin. C'était avec beaucoup de difficultés que la famille qui accompagnait le défunt a fini par trouver une place pour un dernier hommage à Hocine Aït-Ahmed, après que Jugurtha, le fils du défunt, a exhorté la foule à plus de discipline. Un endroit auquel des personnalité n'ont pu accéder. Alors que d'autres, à l'image de Benflis, Djaballah, Rabaia, Aït-Hammouda, des hommes et des femmes de culture, étaient déjà tôt le matin. Après la lecture de la Fatiha, le cercueil a été transporté de nouveau, cette fois-ci pour la mise en terre. Là encore, les organisateurs avaient du mal à contenir la foule qui voulait à tout prix toucher le cercueil. Une fois arrivé au mausolée de cheïkh Mohand Oulhocine, une autre foule tout aussi compacte empêchait les sapeurs-pompiers d'avancer vers la tombe Il était près de 14h. Une demi-heure plus tard, la tombe venait d'être recouverte par des volontaires qui se bousculaient pour avoir l'insigne honneur de jeter une pelletée de terre. Après la Fatiha lue par l'imam du village, les jeunes scandaient des slogans à l'honneur de Hocine Aït-Ahmed. Repose en paix, Da l'Hocine !