Hocine Aït Ahmed, leader politique et révolutionnaire, décédé mercredi à Lausanne (Suisse), des suites d'une longue maladie, a été inhumé, hier après-midi, au village natal, à Ath Ahmed dans la localité d'Aït Yahia, à Aïn El Hammam, à l'extrême est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, en présence d'une foule nombreuse dont des personnalités politiques, nationales et étrangères. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, accompagné des membres du gouvernement, du secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, du vice-ministre de la Défense, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd- Salah, des dirigeants des partis politiques dont Ali Benflis, le secrétaire général de Taliou Al Houriat, Mohcine Bellabes du RCD, Abdellah Djabballah, et de nombreuses personnalités à l'image de Mouloud Hamrouche, ont également assisté aux funérailles grandioses, dignes d'un chef d'Etat. Aït Ahmed a eu, ainsi, droit, pour ainsi dire, à des funérailles, dignes d'un chef d'Etat. Bien avant l'arrivée de la dépouille mortelle de Hocine Aït Ahmed à Tissirth N'Cheikh, lieu où est prévu l'ultime hommage au leader du plus vieux parti de l'opposition, le FFS, les artères menant vers l'esplanade étaient bondés de monde. Des milliers de personnes s'y rassemblées. Pour se frayer un chemin, à pied, il fallait user des coudes. Le service d'ordre était, pour ainsi dire, dépassé par cette impressionnante foule composée essentiellement de jeunes venus des quatre coins du pays. Dans une ambiance de deuil et de recueillement, cette déferlante humaine s'est massée le long du passage du cortège funèbre pour saluer la mémoire de cette figure nationale historique. Ni les appels à s'auto-organiser du cousin du défunt, encore moins ceux du fédéral du FFS de Tizi Ouzou, Farid Bouaziz ou encore, ceux d'Ali Laskri, du directoire national du plus vieux parti d'opposition, n'ont dissuadé les milliers, pour ne pas dire les centaines de milliers de personnes qui ont fait le déplacement à Ath Ahmed, à ne pas franchir les cordons de sécurité dressés auparavant pour permettre à un maximum de présents à s'incliner devant la mémoire du leader politique et révolutionnaire, Hocine Aït Ahmed dont l'arrivée de la dépouille a été accueillie sous les youyous de femmes, présentes en masse mais aussi sous le slogan «Si Lhocine, Si Lhocine, mazalna mou3ridhin, Si Lhocine nous sommes encore des opposants». Ali Laskri, ancien premier secrétaire national du FFS, s'adressant à la déferlante humaine, a, vainement, exhorté la population à plus de sagesse, celle-là même dont s'inspirait Hocine Ahmed, saluant au passage le combat et le parcours exemplaires du défunt, une figure nationale, un révolutionnaire, hors pair. «Nous sommes rassemblés aujourd'hui pour accompagner à sa dernière demeure un grand homme qui a consacré toute son existence à l'Algérie et à son indépendance. Un sage qui a marqué l'histoire de la guerre de Libération nationale», a-t-il souligné. Sitôt la minute de silence observée à la mémoire du chef charismatique du plus vieux parti d'opposition et moudjahid, Hocine Aït Ahmed, l'un des dirigeants historiques de la Révolution du 1er Novembre 1954, et les prières du vendredi et celle de l'absent, accomplies, sur place, le chapiteau, où a été déposée la dépouille mortelle, a été envahi par la foule. Même la famille du défunt, sa femme et ses trois enfants, deux garçons et une fille, qui ont accompagné la dépouille mortelle n'ont pu accéder pour un ultime hommage. Le cimetière du village natal depuis Thissirth N Cheikh est très difficile d'accès. Une foule compacte s'est massée le long de l'axe routier, distant d'environ 1,5 km. Hamrouche, Nebbou, Ali Laskri et d'autres membres de la direction nationale du FFS, mais aussi Ali Benlis, Mohcine Bellabes, ne pouvaient pas rejoindre le cimetière. Tout comme des milliers d'autres personnes, ils étaient bloqués en plein milieu de la foule qui s'est également formée aux alentours de la tombe où devait reposer Hocine Aït Ahmed, aux côtés de sa mère, à l'entrée du tombeau de Cheikh Mohand Oulhocine.