Par ailleurs, le déficit de la balance des paiements s'est établi à 20,8 mds usd au cours des neuf premiers mois 2015 contre un déficit de 3,02 mds usd durant la même période de 2014, a souligné le gouverneur dans sa présentation du rapport de la conjoncture économique et financière en présence des PDG des banques et établissements financiers en activité en Algérie. La contraction des réserves officielles est induite par le creusement du déficit de la balance des paiements sous l'effet du choc externe, résultat d'une baisse drastique et surtout continue des cours du pétrole, a expliqué Laksaci. Sous l'effet de ce choc, le compte courant de la balance des paiements a affiché un important déficit de 20,05 mds usd au cours des neuf premiers mois de 2015. Par ailleurs, « l'impact du choc externe de grande ampleur sur les fondamentaux a induit une dépréciation de 19,57% du cours moyen du dinar contre un dollar américain entre janvier et septembre 2015, et de 2,16% par rapport à l'euro », note le rapport présenté par Laksaci. Cette dépréciation s'est répercutée sur le renchérissement des prix à l'importation des biens. Sur ce point, le gouverneur de la Banque centrale a annoncé que son institution envisageait d'introduire de nouvelles mesures pour la couverture du risque, sans donner plus de détails. « L'impact du choc externe sur les finances publiques, fortement tributaires de la fiscalité pétrolière, se reflète dans le creusement du déficit budgétaire et l'érosion des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) », lit-on dans le rapport de la Banque centrale. Ainsi, les recettes de la fiscalité pétrolière ont atteint 1.834,14 milliards de dinars (mds DA) à fin septembre 2015 contre 2.603,4 mds DA à la même période de 2014. Ainsi, le solde global du Trésor s'est détérioré davantage pour atteindre un déficit de 1.653,6 mds DA au cours des neuf premiers mois de 2015. En conséquence, le stock d'épargne financière du Trésor a chuté à 2.913,3 mds DA à fin septembre dernier contre 3.521 mds DA trois mois auparavant. Concernant la situation monétaire du pays, la BA constate une « très faible » progression de la masse monétaire (+0,8%) entre janvier et septembre 2015, après une contraction au premier semestre de la même année (-0,13%). « Cela contraste avec le fort rythme de croissance en la matière, réalisé au cours des neuf premiers mois de l'année passée (12,6%) », souligne la BA expliquant la faible progression des liquidités monétaires et quasi-monétaires par la forte baisse des dépôts à vue au niveau des banques (-11,96%) qui est, à son tour, due par la chute des dépôts du secteur des hydrocarbures (-39,1%). Quant aux crédits à l'économie, ils ont poursuivi leur progression au cours des neuf premiers mois de 2015 de 13,35% contre 19,91% à fin septembre 2014. Par ailleurs, la moyenne annuelle de l'inflation a été de 4,2% à septembre 2015, indique la BA qui recommande d'en chercher les causes « profondes » des dysfonctionnement du marché, à l'origine de cette inflation. La Banque d'Algérie va refinancer les banques La Banque d'Algérie compte injecter, à partir de février prochain, des liquidités pour refinancer les banques dont les ressources se sont contractées en 2015 après un excédent enregistré durant plusieurs années, a fait savoir Mohamed Laksaci. « La Banque centrale a commencé à réduire graduellement les reprises de liquidités. Il est attendu un retour des banques et établissements financiers au refinancement auprès de la Banque d'Algérie, notamment via le réescompte, à partir de février », a-t-il indiqué. Les banques n'ont pas eu recours à la Banque centrale pour se refinancer depuis 2001, a-t-il observé. Cette mesure vise non seulement à faire face à l'amenuisement de l'excès de liquidités mais aussi à dynamiser le marché monétaire interbancaire, indique le rapport de la Banque centrale.