La hausse des tarifs d'abonnement mensuel des parkings gérés par l'Entreprise de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU) de la capitale a déclenché la colère des abonnés. Et pour cause, les prix sont passés de 3.000 à 4.500 DA le mois, soit une augmentation de 50%. Au parking Capitaine Menani d'Alger-Centre, l'abonné est autorisé à stationner son véhicule de 18h à 8h du matin. Au-delà, il est soumis au tarif ticket qui est de 80 DA/jour. Les clients rencontrés qualifient cette action d'arnaque. « Je me trouve, ainsi, confronté à deux dilemmes, soit sortir mon véhicule avant 8h, soit accepter une taxation supérieure qui m'obligerait à payer 6.900 dinars par mois, alors que le parking est vétuste et dans un état de délabrement avancé », souligne Ahmed. Depuis l'annonce de cette nouvelle tarification, un bras de fer s'est engagé. Les clients exigent du gérant qu'il respecte les clauses du contrat signé en juin 2015. « Dans l'engagement qu'on a signé, il est mentionné que l'abonné s'acquittera des droits de stationnement majorés d'une somme de 700 DA par mois si le véhicule est mobilisé plus de 10 jours, alors que cette clause du contrat n'a jamais été respectée », explique Rachid, cadre dans une entreprise nationale. Même son de cloche au niveau du parking Ali-Mellah du 1er Mai. Les clients sont autant surpris par cette nouvelle tarification qui incite au stationnement et aux parkings anarchiques. « Rien ne justifie cette nouvelle tarification, nous avons été surpris le jour du paiement de cette augmentation. Par cette mesure, on encourage les parkings sauvages », rétorque un abonné. « Je n'ai pas d'autre choix que de payer même si c'est exagéré. J'ai fait la tournée de tous les parkings d'Alger-Centre pour pouvoir trouver cette place et je ne suis pas près de la perdre. Avec les vols de véhicules, je ne serais pas tranquille si je garais ma voiture dehors », souligne Amel, avocate. Comme elle, les abonnés étaient contraints de payer de peur de perdre leur place, sachant que trouver une place dans un autre parking relève de l'exploit. Face à cette mesure, les abonnées se trouvent livrés à eux-mêmes et contraints de réagir seuls pour se défendre contre ces nouveaux tarifs imposés par les gestionnaires de ces parkings qui ont eu l'aval des services concernés de la wilaya et qui affirment que ces majorations sont destinées à financer les opérations de réhabilitation, et ce, afin d'offrir aux usagers des prestations de services de qualité. Contacté par nos soins, Idres, chercheur dans le domaine des transports urbains à l'Université de Bejaïa, estime que les tarifs appliqués sur les clients permanents doivent être fixes et souples pour inciter les automobilistes à rouler moins en voiture. Par conséquent, si cette mesure est maintenue, elle encouragera davantage les déplacements en véhicule, ce qui accentuera par conséquent le problème de la congestion dans la ville d'Alger, car au lieu d'emprunter les transports collectifs qui sont moins polluants et économes en énergie ou faire la marche à pied, les usagers seront contraints d'utiliser leurs véhicules pour éviter un coût supplémentaire de stationnement dans les parkings.