L'artiste peintre Kenza Bourenane propose une vingtaine de toiles abstraites aux thématiques sombres dans « Sur le fil », sa première exposition personnelle inaugurée vendredi dernier à Alger. Visible jusqu'au 30 janvier à la galerie « El Yasmine » à Dély Ibrahim, l'exposition invite à découvrir l'univers fantomatique et torturé de cet artiste autodidacte qui explore différents formats et approches esthétiques. La première partie de l'exposition est constituée en majorité de toiles de format moyen, des « compositions », ainsi titrées, dans lesquelles des motifs comme des échafauds, des chaises vides, des lits ou encore des cercueils sont disposés de différentes manières sur des fonds blancs ou jaunis. Entre ces motifs qui encadrent l'espace de la toile, le visiteur peut alors tenter d'interpréter les différentes scènes représentées en haut ou en bas du tableau, et peuplées de silhouettes blanches et grises aux traits et formes indécis. Véritable empreinte artistique chez Kenza Bourenane, ces silhouettes, qui semblent avoir été peintes d'un seul trait, sont présentes dans la quasi-totalité des œuvres exposées. Aux côtés de ces tableaux chargés et subdivisés en plusieurs petites scènes, l'artiste propose des toiles en grand format, mono ou bi-chromatique, qui ont été plus appréciées parmi les artistes et visiteurs présents au vernissage de l'exposition. Tout aussi peuplées de personnages énigmatiques, ces toiles bleues ou rouges et noires dégagent une impression plus apaisée que les premiers tableaux, tout en conservant le même aspect mystérieux. « Ascension », « Dématérialisation », « Evasion » sont d'ailleurs autant de titres qui confirment les émotions plus sereines que l'artiste exprime dans ces grands formats. Ces dernières toiles ont été réalisées à l'issue d'une résidence artistique à l'école supérieure des Beaux-arts d'Alger où l'artiste a pu, dit-elle, « trouver l'espace nécessaire » pour tenter cette nouvelle expérience artistique. L'exposition est accompagnée d'un petit catalogue enrichi de textes dont celui de Mustapha Nedjaï, un de nos plasticiens les plus respectés et les plus reconnus.