Il ne se passe presque plus de jour, sans que le pays enregistre un acte de violence. Il est devenu la cible récurrente des terroristes de Daech ou des rebelles du PPK. Dans la nuit de dimanche à lundi, trois policiers ont été tués et quatre autres blessés lors d'une attaque attribuée aux Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L'attaque s'est produite dans la localité d'Idil dans la province de Sirnak, près de la frontière syrienne, vers 23h30 lorsqu'un engin a explosé au passage d'un convoi de la police. Trois policiers grièvement atteints sont décédés des suites de leurs blessures et quatre autres ont été plus légèrement touchés. Après plus de deux ans de cessez-le-feu et de pourparlers de paix, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK. Ankara avait lancé, il y a un mois, une vaste offensive pour déloger des jeunes partisans des rebelles qui ont érigé des barricades dans plusieurs villes du sud-est sous couvre-feu, notamment à Cizre et Silopi, dans la province de Sirnak, et dans le district de Sur à Diyarbakir, la grande ville du sud-est. D'autre part, au moins une personne a été tuée, hier, par deux obus d'origine encore indéterminée qui sont tombés près d'une école dans la ville de Kilis, dans le sud de la Turquie près de la frontière syrienne, ont rapporté les médias turcs. Trois autres personnes au moins, des élèves de l'école, ont été blessées par ces tirs, a précisé la chaîne d'information NTV. Interrogé par les chaînes d'information locales, le maire de Kilis a indiqué que les obus venaient « très probablement » de la Syrie voisine. Les télévisions turques diffusaient hier matin des images d'ambulances transportant des blessés jusqu'à l'hôpital de la ville. Des obus tirés depuis la Syrie en guerre ont déjà visé à plusieurs reprises des localités frontalières turques depuis le début du conflit, en avril 2011. En vertu de ses règles d'engagement, l'armée turque y répond systématiquement par des tirs d'artillerie visant les positions d'où sont partis les tirs. Outre ces guerres ouvertes, un autre sujet alimente la tension. Plus de 1.200 intellectuels ont signé la semaine dernière une « pétition » pour la paix, dénonçant un « massacre » en cours dans les villes du sud-est. Les autorités ont vivement réagi en dénonçant des « traîtres » et engagé des enquêtes judiciaires contre des dizaines de signataires, également menacés de sanctions disciplinaires par leurs universités. Ces procédures ont suscité de vives critiques en Turquie et à l'étranger, qui ont dénoncé une atteinte à la liberté d'expression.