La décision du ministère de l'Education d'organiser les épreuves du BEM et du bac avant le ramadhan a été diversement appréciée par les syndicats. Si cette décision a été applaudie par certains, d'autres, par contre, n'y ont pas adhéré. C'est le cas du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Son coordinateur, Meziane Meriane, l'a qualifiée de « précédent grave ». « Le ramadhan est un mois comme tous les autres, et les élèves doivent apprendre la rigueur et l'endurance », a-t-il estimé. Il a justifié sa position par le fait de ne pas créer de précédent dans les annales des examens de fin d'année. Etant professeur, le syndicaliste a rappelé qu'il a surveillé les candidats durant le ramadhan et corrigé des copies pendant la même période sans que cela pose problème. Il a souligné, par ailleurs, qu'en accordant aux élèves et parents d'élèves cette faveur, le ministère va ouvrir une brèche à une situation non maîtrisable ultérieurement. Il s'est demandé quelle position va adopter le ministère de l'Education nationale pour les sessions de 2017 et 2018 lorsque le ramadhan aura lieu au milieu du mois de mai et où il sera impossible de décaler ou d'avancer les dates d'examen. Meziane Meriane estime qu'il faut assumer cette situation comme l'ont fait les responsables qui avaient la charge de générations d'élèves qui ont passé leur bac en plein ramadhan. Cet avis n'est pas partagé par le secrétaire national chargé de la communication du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l'éducation (Cnapest), Messaoud Boudiba, qui salue l'initiative de la ministre. Il a estimé que Mme Nouria Benghebrit a remédié aux aberrations de l'élaboration unilatérale du calendrier des examens. « L'avancement des dates des examens confortera les candidats au bac et au BEM », a-t-il souligné. Idem pour le SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, qui s'est dit favorable à la décision de la ministre. « L'organisation des examens avant le ramadhan est un soulagement et pour les élèves et pour le corps enseignant », a-t-il indiqué. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), a également bien accueilli la décision de la tutelle. Quid des sessions d'examen de 2017 et 2018 ? « Pour 2017, nous demandons aux responsables de l'éducation de réunir toutes les conditions pour que les élèves passent les examens dans un environnement adéquat », a suggéré le porte-parole de l'UNPEF, Messaoud Amraoui. Le président de l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE), Khaled Ahmed, a applaudi la mesure. L'avancement des dates des examens a été suggéré par l'ANPE depuis novembre 2015. « Au début, la ministre s'est montrée inflexible. Mais devant notre insistance, elle a finalement changé d'avis », a-t-il expliqué. Pour la session de 2017, Khaled Ahmed a proposé d'avancer la date de la rentrée des classes et d'organiser les examens de fin d'année le 21, au lieu du 27 mai. « En 2018, il est judicieux d'organiser les examens après le ramadhan », a-t-il recommandé.