Réagissant au rapport établi par la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (COFACE) pour l'année 2011 dans lequel elle a maintenu la notation de «A4» en matière de risque jugeant «moyen» l'environnement économique du pays, des experts ès économie algériens estiment, pour leur part, que de grands progrès ont été réalisés ces dernières années. Ils soulignent, cependant, que beaucoup reste à faire pour l'améliorer. Etalant leur point de vue, les experts sont unanimes du moins sur un point, à savoir la nécessité, voire l'urgence, de stabiliser le cadre législatif. Selon eux, les changements de mesures et des lois inhérentes au climat des affaires défavorisent les investissements directs étrangers (IDE). La COFACE a, d'ailleurs, soulevé dans son rapport qu'en dépit de l'amélioration du climat des affaires, justifiant son appréciation par «la stabilité politique qui prévaut depuis l'élection du président Abdelaziz Bouteflika et l'amélioration de la situation sécuritaire en Algérie», les investissements français en Algérie «restent en deçà des prévisions» en raison des réticences affichées par plusieurs opérateurs. Selon cette compagnie, «les perspectives politiques et économiques du pays peuvent être marquées par quelques fragilités : une relative volatilité de l'environnement des affaires est susceptible d'affecter les comportements de paiement». La question ne se pose pas de ce point de vue, souligne Dr A. Lamiri, expert en économie. D'après lui, l'Algérie ne peut avoir de problème en matière de transfert de dividendes d'autant que son économie regorge de ressources financières. Le niveau des réserves de change qui connaît une courbe ascendante ainsi que les opportunités offertes dans le cadre du plan de relance ne peuvent être que propices et bénéfiques pour les entreprises étrangères qui veulent venir investir en Algérie, note notre interlocuteur. Pour le Dr Lamiri, il est question de savoir si les entreprises étrangères prennent ou pas le risque. Tout en estimant que la notation de la COFACE est «sévère», l'expert a indiqué que les signaux concernant le climat des affaires en Algérie ne sont, certes, pas tous au vert mais il n'en demeure pas moins que «d'important progrès ont été réalisés». «Des mesures ont été prises pour changer les mentalités bureaucratiques, minimiser la corruption et améliorer le fonctionnement des administrations», a fait remarquer Dr Lamiri avant d'ajouter que la mesure la plus avantageuse aux investisseurs étrangers est «l'accès au crédit national». Evoquant les points négatifs, l'interlocuteur soutient, de prime abord, que le changement des lois relatives à l'importation et aux investissements directs étrangers décourage l'investissement. «Il y a un cafouillage dans la réglementation. La politique de l'investissement n'est pas clarifiée. L'Algérie a connu également un revirement total du processus de la libéralisation de l'économie. La politique actuelle se base sur le développement du secteur public», a noté le même expert avant d'ajouter que l'Etat est appelé à revoir la mesure de «51-49», selon laquelle l'investisseur national doit avoir dans tout projet la part majoritaire. «Ce n'est pas normal d'imposer cette mesure aux investisseurs étrangers. Cela n'a pas de sens. Son application peut être retenue seulement pour les secteurs stratégiques tels que les hydrocarbures». D'une manière générale, Dr Lamiri souligne que le climat des affaires «est actuellement défavorable non seulement en Algérie mais dans tous les pays du Maghreb». Contacté dans le même contexte, l'expert international en économie, M. A. Mebtoul, a souligné que «les changements périodiques des lois et le manque de visibilité découragent les investisseurs de venir investir en Algérie». Le défi de l'Algérie pour la période de 2011-2020 est, a-t-il dit, de «trouver des solutions idoines permettant le passage d'une économie de rente à une économie productive hors hydrocarbures».