Le parquet a requis, hier, dans la cadre du procès Sonatrach, des peines allant d' un an à 15 ans de prison ferme, assorties d'amendes à l'encontre de chacun des principaux accusés dans cette affaire qui comporte trois dossiers : les contrats de télésurveillance, la réalisation du gazoduc GK3 et le projet de réfection de l'ancien siège de Sonatrach. Ainsi, le procureur a requis contre le principal accusé Mohamed Meziane, ex-PDG de Sonatrach, son fils Mohamed Réda ainsi que le patron du groupe Contel, Djaffar Al Ismaïl, 15 ans de prison ferme plus une amende de trois millions de dinars. Contre le deuxième fils de Meziane, Bachir Fawzi, il a été requis 7 années de prison. Et à l'encontre du consultant de Contel, Meghaoui, huit ans de prison et une amende de trois millions de dinars. Les autres cadres de Sonatrach pour lesquels les chefs d'accusation de corruption et de blanchiment d'argent n'ont pas été établis, des peines moindres ont été demandées. Le PDG adjoint de Sonatrach, qui aurait été derrière la signature du contrat GK3, Zenasni Benamar, contre qui une peine de huit années et une amende de trois millions de dinars ont été demandés, Belkacem Boumediène, PDG adjoint à la direction amont, 7 années de prison plus un million de dinars d'amende. Quant au PDG adjoint chargé de la commercialisation à Sonatrach, Chawki Rahal, mis en cause dans le projet de réaménagement du siège de Ghermoul (contrat annulé), le procureur a requis deux années de prison ferme et un million de dinars d'amende. Pour les autres responsables de Sonatrach, Cheikh et Hasni, qui ont signé les cinq contrats de télésurveillance avec Contel Funwerk, une peine d'une année a été requise, assortie de 200.000 DA d'amende. Par ailleurs, le parquet a demandé une peine de trois ans contre la responsable du bureau d'études CAD, Mme Meliani, impliquée dans le projet de réfection du siège de Ghermoul, et ce, pour la signature de contrats contraire au code des marchés publics. Enfin, pour les sociétés partenaires de Sonatrach impliquées dans cette affaire, à l'instar de Contel Funwerk, Saipem, elles devront s'acquitter d'une amende de 5 millions de dinars chacune, avec en plus la saisie des dividendes tirés de ces contrats. Les 19 accusés, dont quatre personnes morales, des sociétés, ont été poursuivis dans cette affaire pour corruption, blanchiment d'argent, association de malfaiteurs, passation de marchés contraire à la réglementation et trafic d'influence. Le procès, en attendant la mise en délibéré, aura duré plus de quatre semaines. Le procureur général a dans son réquisitoire a eu des mots durs envers les gestionnaires de Sonatrach et dénoncé ceux qui à travers « un plan établi à l'avance » essayent d'accaparer par des moyens détournés les richesses de tout un peuple. Il a appelé le tribunal à des « sanctions justes pour préserver les intérêts de la société » et a exigé l'application de la loi dans toute sa rigueur. Il a estimé qu'on ne peut gérer une entreprise de cette envergure avant autant de légèreté.