Les dispositions mises en place par le ministère de la Communication font obligation aux directeurs des journaux et des chaînes de télévision publiques ou privées de consacrer 2% de la masse salariale pour la formation continue des journalistes. Hamid Grine, l'a rappelé, jeudi dernier, lors d'une conférence-débat animée à l'Ecole nationale supérieure de journalisme par le Dr Mohamed Kirat sur l'éthique et la déontologie du journalisme, défis et enjeux. Il a, à l'occasion, déploré le désintérêt qu'affichent bon nombre de responsables quant à l'application de cette mesure. « Je n'ai pas vu beaucoup de journaux s'empresser pour la mise en pratique de cette disposition de loi. De notre côté, nous sommes conscients que ces formations ne suffisent et sont loin de couvrir les besoins en la matière. C'est ce qui explique le lancement d'un cycle de formation au profit des professionnels de la presse, permettant aux citoyens de distinguer entre l'information fiable et l'information alarmiste », a souligné le ministre. Il a estimé que certains médias font dans le sensationnel et ont tendance à faire dans l'alarmisme, sachant pertinemment que le consommateur de l'information croit beaucoup plus à l'information négative qu'au rapport positif. De ce fait, il a appelé les journalistes à se conformer aux règles de déontologie et d'éviter les discours pessimistes de nature à démoraliser et décourager les citoyens. Hamid Grine a affirmé que les formations prévues par son secteur concerneront tous les journalistes dans les 48 wilayas du pays. Le ministre a fait part du souhait de certains journalistes du secteur privé d'intégrer les entreprises publiques d'information étant donné les conditions de travail jugées meilleures par rapport au secteur privé. « J'aurais souhaité qu'on ait un secteur privé puissant, professionnel et fiable. Je me désole que 26 années après l'ouverture médiatique, nous en sommes encore là », a-t-il souligné, estimant que rares sont les directeurs de journaux et éditeurs ayant des projets éditoriaux pour leurs entreprises, une vision et des objectifs bien précis. Répondant à une question sur le refus de l'entreprise nationale de télévision de recruter les diplômés dans cette spécialité, le ministre a jugé utile de rappeler à l'assistance que cette entreprise est en sureffectif. « Elle emploie 4.000 personnes alors que ses réels besoins se limitent à 1.000 », a-t-il observé. Autre démarche au profit des journalistes. Le ministre a affirmé avoir saisi le ministère de l'Intérieur pour instruire les collectivités locales à l'effet de faciliter le travail des journalistes et leur accès à l'information. « Le ministère de la Communication a adressé une correspondance au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour faciliter l'accomplissement des missions des journalistes titulaires de la carte professionnelle dans toutes les wilayas », a-t-il affirmé, appelant les professionnels de la presse à s'assurer de la véracité de l'information obtenue. Pour Hamid Grine, toutes les dispositions mises en place favorisent la professionnalisation de la presse. A l'exemple de la création en septembre 2014 de l'autorité de régulation de l'audiovisuel qui œuvre actuellement pour la préparation du cahier des charges. L'heure est à l'élaboration d'un arrêté portant création de l'Agence des services audiovisuels en attendant l'élection et la mise en place du Conseil d'éthique et de déontologie qui regroupera 14 professionnels du secteur.