Les dirigeants arabes réunis lors du sommet économique de Charm El Cheïkh se sont engagés à arrêter des priorités pour promouvoir la situation économique et sociale de leurs populations. Le sommet a mis tout particulièrement l'action sur deux sujets sensibles et qui devront être des préoccupations urgentes, à savoir la sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau. Il a mis aussi l'accent sur les moyens de lutte contre la pauvreté et ce par le développement de politiques sociales et des stratégies dans ce sens. Le sommet, le second après celui de Koweït en janvier 2009, et auquel a pris part le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a estimé que la question de l'eau «deviendra dans un proche avenir, un enjeu politique majeur et source de tensions », notamment dans la région du Proche-Orient. En effet, une étude révèle que les besoins en eau des pays arabes, actuellement à 205 milliards m3, « s'élèveront à 400 milliards m3 à l'horizon 2025 eu égard à la croissance démographique, qui portera la population à 500 millions d'habitants en 2025 contre 300 millions actuellement. Il en résulte que la part de chaque individu sera, ainsi, réduite à 800 m3/an en 2015 et à 600 m3 en 2025, soit moins de 10% de la part mondiale. Ce qui est inquiétant c'est que, d'après une étude réalisée par le conseil arabe de l'eau, les pays arabes risquent d'être parmi les pays pauvres en sources d'eau douce, puisqu'ils ne renferment que 1% de tous les cours d'eau mondiaux et ne collectent que 2% seulement des eaux de pluie à l'échelle mondiale. Lors de sa première session, tenue en juin 2009 à Alger, le conseil des ministres arabes de l'eau avait adopté une stratégie globale prônant pour 2025 une sécurité hydrique. Un plan de 10 millions de dollars a été réservé à la rationalisation de l'utilisation des ressources en eau. Le sommet a appelé à tenir compte, à titre de modèle, de l'expérience menée conjointement par des pays comme l'Algérie, la Libye et la Tunisie tendant à l'exploitation conjointe des nappes phréatiques du Grand Sahara L'Algérie a dans cet esprit consenti plusieurs investissements qui lui ont permis de dépasser les objectifs du millénaire pour le développement arrêtés par l'ONU faisant du droit à l'eau «une réalité tangible pour tous les Algériens». Pour ce qui est de la sécurité alimentaire, le sommet a demandé à l'organisation arabe du développement agricole (OADA) de suivre la mise en œuvre du programme d'urgence.Ainsi, un appel a été lancé aux Etats arabes pour accorder des avantages préférentiels au secteur privé en vue « d'élargir ses investissements dans le programme.» En matière d'intégration économique, les dirigeants arabes ont apporté leur appui au lancement de plusieurs projets dont celui de l'interconnexion maritime et le projet de connexion des réseaux arabes de l'Internet, la connexion ferroviaire pour le transport terrestre. Des fonds arabes devront contribuer au financement pour la réhabilitation des réseaux électriques internes dans les pays arabes les moins développés.Enfin, outre la lutte contre le terrorisme, le sommet a appelé les pays membres à élargir les domaines d'action des organisations et instances de la société civile arabe en tant que partenaires du développement.