Murtaza, un Afghan de 5 ans, est fan de Lionel Messi et émeut ses supporters depuis que son frère lui a confectionné un maillot du footballeur argentin avec un sac plastique. Il n'a jamais rencontré son idole et vit dans une région infestée de talibans : la bouille réjouie de Murtaza Ahmadi, le haut du corps emmailloté dans son sac plastique, a fait le tour du web depuis que son grand frère Homayoun, 15 ans, a mis des photos du bambin sur Facebook, il y a deux semaines. « Notre voisin avait jeté des sacs en plastique pour faire les courses et Murtaza les a récupérés pour que je lui fasse un maillot de Messi », raconte Homayoun. Son « maillot » aux rayures verticales blanches et bleues, les couleurs de l'équipe argentine de football, Murtaza « l'aime tellement » qu'il le porte tous les jours pour taquiner le ballon dans son village reculé, situé entre Kaboul et Kandahar, la grande ville du sud afghan. « J'adore Messi, il joue tellement bien », jubile Murtaza. Et le petit garçon l'assure fièrement : « Je veux être comme Messi quand je serai grand ! »
« Je veux qu'il devienne le Messi afghan » Sur le devant du « maillot », Homayoun a inscrit au feutre « Messi » et le « 10 » fétiche du joueur du FC Barcelone et de l'équipe nationale d'Argentine. « Je ne suis qu'un pauvre fermier. Je n'ai pas de quoi offrir un maillot de Messi à Murtaza », raconte Mohammad Aref Ahmadi, son père. « Je veux que mon fils soit un bon joueur de football et qu'il devienne le Messi afghan », ajoute-t-il. Las, les Ahmadi vivent dans le district de Jaghuri, où les rebelles talibans sont fermement implantés et ils font partie de la minorité hazara, dont les traits distinctement centre-asiatiques et l'appartenance à l'Islam chiite leur confèrent depuis toujours le statut de parias dans une société afghane largement sunnite. « Je joue au football avec les autres enfants, mais nous n'avons pas de terrain dans le village et le seul ballon que nous avons est crevé », regrette Murtaza. Sa famille n'a pas non plus la télévision, alors pour voir jouer son idole, le sportif en herbe est obligé d'aller chez les voisins.
Messi aimerait « faire un geste » L'histoire de Murtaza a ému nombre d'internautes, dont les administrateurs de @messi10stats, un compte Twitter de fans de Messi comptant plus de 700.000 abonnés qui a relayé plusieurs photos de l'enfant. Le père de Lionel Messi, Jorge, a assuré que son fils était « au courant » que l'un de ses fans les plus assidus vit en Afghanistan. La star argentine souhaite « faire un geste » pour Murtaza, mais « c'est très compliqué », en raison des distances et de l'instabilité en Afghanistan, a regretté Jorge Messi.