Ce sera le 3 février prochain. Le Parlement en ses deux chambres, l'Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation, se réunira à cette date pour voter le projet de loi portant révision de la Constitution. L'ordre du jour de cette session spéciale intervient au lendemain de la clôture de la session d'automne fixée au 2 février. Le président Bouteflika a signé, samedi dernier, un décret portant convocation du Parlement à cet effet, à la suite de l'avis favorable du Conseil constitutionnel, selon lequel le projet de loi en question « ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'homme et du citoyen, ni affecte d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions constitutionnelles ». Le texte devra recueillir les trois quarts des voix des membres des deux chambres. C'est-à-dire 454 voix sur un total de 606. Au regard de leur composante, le texte sera adopté sans encombre. En effet, le FLN et le RND, qui détiennent la majorité, ont déjà fait savoir qu'ils ont instruit leurs élus respectifs pour faire passer le projet. A l'APN, sur les 462 membres, 220 sont du FLN et 68 du RND. A eux deux, ils détiennent un total de 288 sièges, ce qui représente une majorité absolue. Il faut ajouter à ce décompte les voix des autres partis que sont le TAJ, l'ANR et le MPA, déjà acquis au projet de révision de la loi fondamentale. Les voix dissonantes qui se recrutent ailleurs dans les rangs du RCD, du FFS, du PT ou encore du MSP en l'occurrence, sont réduites à une portion congrue. La même configuration de la représentation politique prévaut dans la chambre haute, le Conseil de la nation, où le FLN et le RND dominent également la composante des 144 membres que renforceront les 48 sénateurs désignés par le président de la République. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a laissé entendre que son parti comptait mobiliser 112 parlementaires dans cette perspective, appelant même les cadres et les élus de sa formation à aller sur le terrain pour sensibiliser les citoyens à travers l'ensemble du territoire national sur la portée de cette révision. Même assurance chez le chef du groupe parlementaire du FLN à l'APN, Mohamed Djemaï, qui ne se doute pas de l'issue favorable du vote. « Nous avons une majorité confortable des voix qui fera passer le texte sans difficultés ni réserves », a-t-il déclaré. Les conditions politiques sont donc réunies pour la matérialisation de la pierre angulaire des réformes politiques.