Samedi, c'était le Conseil de la nation. Hier, c'était l'Assemblée populaire nationale (APN). Et voilà que le Parlement apporte son soutien, sans attente, à l'initiative du président Bouteflika d'amender la Constitution. Hormis les députés du MSP et du PT, qui préfèrent prendre d'abord connaissance de la nature des amendements à opérer, les autres membres ont bien applaudi, sans réserve, la résolution de soutien à cette initiative. La résolution, lue par Mohamed Djemaï (des Indépendants), a été approuvée hier lors de la séance de clôture de la session printanière de la chambre basse du Parlement. Les députés (à majorité FLN) motivent leur soutien par la nécessité de sortir de la Constitution de 1996, jugée « trop marquée par la conjoncture tourmentée de la période de notre histoire qui a entouré sa promulgation, pour ancrer la nation dans une loi fondamentale temporellement et politiquement plus pérenne ». Ils souhaitent que la révision de la loi fondamentale « tienne compte de l'expérience décennale, née de l'application de la Constitution de 1996, qu'en soient corrigées les imperfections de libellé et que soient éventuellement actualisés et adaptés aux nouvelles réalités nationales et internationales les principes constitutionnels généraux ». Aussi, ils considèrent cette initiative comme une « opportunité » à saisir pour développer dans le texte de la Constitution une « vision bonifiante » de la relation Etat/citoyen, et ce, afin d'« éclairer tel un phare l'avenir des générations futures engagées dans un projet sociétal commun ». Le groupe parlementaire du PT a précisé, quant à lui, qu'il ne s'oppose pas à une révision de la Constitution. « Pour notre parti, rien n'est au-dessus des intérêts de la nation. Nous allons donc étudier les amendements proposés, puis nous nous donnerons notre point de vue », a-t-il indiqué dans un communiqué distribué au sein de l'assemblée populaire. Même son de cloche chez le MSP, membre de l'Alliance présidentielle. Bouguerra Soltani a souligné, en marge de la cérémonie de clôture, que son parti soutient le « principe » de la révision constitutionnelle, mais il refuse cependant que cela soit le produit d'un seul parti politique. Pour lui, cette révision doit se faire avec la contribution de « toutes les forces vives de la nation ». Par ailleurs, Abdelaziz Belkhadem, sous sa « casquette » de chef du gouvernement, a précisé, hier, au Sénat, que le texte sur la révision de la Constitution attirera d'abord au niveau du Parlement pour son approbation lors la session automnale qui débutera en septembre. Une fois ce texte approuvé par les parlementaires, le Président aura un délai de cinquante jours pour convoquer le corps électoral pour soumettre le texte à référendum. Pour rappel, le président Bouteflika a évoqué cette révision (qui lui est très chère) le 4 juillet dernier dans un discours prononcé au siège du ministère de la Défense nationale à Alger et dans lequel il a exprimé son « souhait » de faire un référendum sur la question avant la fin de l'année.