L'importance des zones humides a été mise en exergue, mardi dernier, à travers la wilaya de Tlemcen lors la célébration de la Journée des zones humides organisée par la direction du Parc national et la Conservation des forêts. Selon Doumi, conservateur des forêts de Tlemcen, et Kazi Tani Saïd, directeur du Parc national, de nombreuses tables rondes et campagnes de sensibilisation ont été tenues à travers les établissements scolaires, outre les visites guidées au niveau des zones humides. Un programme riche a été tracé par tous les acteurs afin de préserver ces milieux naturels à travers la wilaya de Tlemcen, qui, faut-il le noter, compte deux zones humides classées (Dayet El Ferd et Ghar Boumaâzza). En ce qui concerne la zone humide de Dayet El Ferd, elle accueille chaque année des milliers d'oiseaux d'eau qui viennent y passer l'hiver. Elle est située au cœur de la zone steppique entre Sebdou et El Aricha et se trouve à 60 km au sud de la ville de Tlemcen, à 1.082 m d'altitude . Cette zone humide constitue un lac naturel d'eau saumâtre d'une superficie de 1.300 ha, dont la profondeur peut aller jusqu'à 5 m. Son appartenance à l'étage bioclimatique semi-aride lui donne une importante valeur écologique pour l'écosystème steppique fragile auquel elle appartient. Parmi l'avifaune qui fréquente la daya, de nombreuses espèces sont considérées comme gibier d'eau. La Dayat El Ferd est fréquentée par des dizaines d'espèces d'oiseaux entre le colvert, le souchet, pilet et siffleur, deux espèces de fuligules : la milouin et la morillon, la sarcelle d'hiver, le flamant rose. L'évènement de la célébration de la Journée des zones humides a ainsi été une occasion pour expliquer le rôle de ces zones, d'une grande importance écologique, vu les espèces emblématiques qu'elles renferment. Selon la direction générale des forêts, les dernières études démontrent que plus de 64% des zones humides ont disparu de la surface planétaire depuis 1900 (source Ramsar), limitant ainsi l'accès à l'eau douce pour l'équivalent de deux milliards d'êtres humains. Si rien n'est fait pour stopper les menaces qui pèsent sur elles, leur disparition de certains territoires engendrerait d'importants changements climatiques en libérant une importante quantité de carbone. Situation qui conforte la nécessité de mettre en œuvre des projets de gestion durable afin d'assurer la pérennité de ces écosystèmes fragiles, tout en garantissant la viabilité des biens et services fournis pour les préserver. Il est important de rappeler que l'Algérie compte un nombre important de zones humides. Malheureusement, ces zones, qui jouent un rôle important dans les processus vitaux, entretenant des cycles hydrologiques et accueillant une flore importante, des poissons et des oiseaux migrateurs, sont exposées au rejet des eaux usées, au braconnage, au vol d'œufs ainsi qu'aux pompages d'eau excessifs.