Les chefs des groupes parlementaires ont soutenu le projet de révision de la Constitution. Pour le président du groupe parlementaire des indépendants à l'Assemblée populaire nationale, Mahmoud Sassi, le vote en faveur de cette loi « dépasse les considérations politiques restreintes » et vise à « réaliser un objectif suprême » dans la mesure où il s'agit de la loi mère et la référence pour renforcer l'Etat de droit. Pour sa part, le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND) au Conseil de la nation, Ali Bouzghiba, tout en soutenant la limitation des mandats, a évoqué « l'importance » de cet amendement qui prend en charge « toutes les institutions de l'Etat depuis la commune jusqu'à la présidence ». Pour lui, il n'est pas « un simple amendement » mais « une nouvelle Constitution ». Le président du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN) au Conseil de la nation, Mohamed Zebiri, a tiré à boulets rouges sur « ceux qui n'adhèrent pas aux réformes politiques » et tentent « de créer un climat de tension, de doute et de pessimisme parmi la population ». « Le peuple constate, de lui-même, les réalisations concrètes et salue déjà la nouvelle Constitution qui consacre les droits et les libertés individuelles et collectives ». De son côté, le président du groupe parlementaire du tiers présidentiel au Conseil de la nation, Hachemi Djiar, a estimé que la « polémique » suscitée autour de ce projet est la preuve de l'existence « d'une liberté d'expression ». « Ce projet n'est pas la conséquence du prétendu printemps arabe », a-t-il estimé. Cette nouvelle Constitution constitue « le début » de l'étape de concrétisation effective du projet du chef de l'Etat qui veut mettre « le citoyen au cœur de la légitimité politique ». Pour lui, la mise en application des dispositions de ce nouveau texte « va se faire sur plusieurs étapes ». Hachemi Djiar n'a pas également épargné les partis qui « critiquent ce projes, remettent en cause son efficacité et considèrent que les institutions nationales sont illégitimes ». « Ceux-là ont oublié que les expériences de plusieurs pays ont prouvé que la démocratie et le pluralisme politique n'est pas un slogan mais le fruit d'un long processus de longue haleine et de beaucoup de travail ». Revenant sur la conjoncture actuelle « difficile » , il a considèré que la méthode du président de la République de « procéder étape par étape pour mettre en œuvre les réformes est une preuve de la sagesse et de l'intelligence du chef de l'Etat ». Le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND) à l'Assemblée populaire nationale, Mohamed Kidji, a estimé que cette révision « a accordé une place à tous les acteurs de la société y compris l'émigration qui a bénéficié d'une plus grande attention lui permettant de contribuer à l'édification de l'Etat ». En saluant les amendements juridiques, le représentant du RND regrette « l'absence des partis de l'opposition à cette séance historique ». Le Parti des travailleurs (PT), dont les élus se sont abstenus de voter, a justifié sa participation par « la conjoncture nationale et régionale et à la crise économique qui menacent les pays et les peuples ». Tout en exprimant des réserves sur « le mode » d'adoption de cette loi, Djelloul Djoudi, représentant du groupe parlementaire du PT, a évoqué « les avancées » contenues dans la nouvelle Constitution et s'est interrogé sur les capacités de ces dispositions « à protéger le pluralisme politique ».