Les associations de protection des consommateurs n'ont pas manqué de réagir, favorablement, à la constitutionnalisation des droits de ces derniers dans la nouvelle Constitution. Hier, au forum d'El Moudjahid, l'Union nationale de protection du consommateur s'est réjouie que l'article 37 de la nouvelle Constitution renforce la loi qui protège les droits des consommateurs en interdisant le monopole et la concurrence déloyale. « La loi relative à la protection des consommateurs existe déjà mais la citer dans la Constitution renforce son impact. Grâce à cette constitutionnalisation, les commerçants, les producteurs et autre importateurs y réfléchiront à deux fois avant de bafouer les droits des consommateurs », estime le président de cette association, Mahfoud Harzouli. Le président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de l'environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, appelle, pour sa part, à la mise en place d'une instruction au niveau du Premier ministère ou de la Présidence pour la concrétisation de cette constitutionnalisation. Il explique, à ce propos, que les droits des consommateurs se perdent car ils sont pris en charge par plusieurs ministères qui se rejettent souvent la balle en cas de problèmes. Or, selon lui, si tous les droits étaient pris en charge par un seul organisme, il n'y aurait pas ce genre de cafouillage. Pour la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), les droits des consommateurs seraient mieux défendus si les associations chargées de leur protection étaient également constitutionalisées. « Cela nous ouvrirait bien des portes, surtout auprès des autorités locales. Nous avons du mal à les saisir », confie le directeur exécutif de la FAC, Toumi, déplorant, par ailleurs, que les consommateurs soient mal informés de leurs droits contenus dans la nouvelle Constitution, notamment pour ce qui est de la santé, de l'éducation, et du savoir...Un avis que partage l'Apoce, constatant que la médiatisation du projet de la Constitution a tourné surtout autour des articles qui font l'objet d'opposition. « Nous avons constaté un certain désintérêt de la part des consommateurs. A aucun moment nous n'avions été sollicités par ces derniers pour en savoir plus sur les nouveautés les concernant dans ce projet », confie Zebdi, soutenant que c'est l'association qui a pris l'initiative de les informer sur la constitutionnalisation de leurs droits. Dans ce contexte, le représentant de la FAC a fait part de la nécessité d'impliquer davantage la société civile par l'affichage des nouveaux articles de la Constitution au niveau des APC et des établissements scolaires et universitaires, afin de « rendre l'information plus accessible ».