Khebri a ajouté, à l'ouverture du 5e symposium sur le gaz qui se tient à Alger, sous l'égide de l'Association algérienne de l'industrie du gaz, que l'Algérie compte « intensifier l'exploration dans les bassins matures et dans les bassins insuffisamment explorés », comme elle tentera de préserver, en matière d'exportation de gaz, ses parts de marché et essayera « d'en acquérir d'autres », là où la demande s'exprime. Le ministre s'est, par ailleurs, montré inquiet sur le niveau de consommation énergétique en Algérie et qui croît annuellement de 8% pour l'électricité, 5% pour le gaz naturel et 5,5% pour les produits pétroliers. Ces chiffres devraient être multipliés par trois d'ici à 2030 d'où la nécessité d'engager des actions tendant à « favoriser le mix énergétique, l'efficacité énergétique dans le secteur industriel et le bâtiment. » Khebri prévoit une forte croissance du gaz de l'ordre de 50% d'ici à 2040, enregistrant ainsi une progression de 1,5% par an, soit le taux le plus élevé par rapport aux autres énergies fossiles. Mais le problème réside actuellement dans « la stagnation de la demande à court terme », de la « concurrence des énergies renouvelables fortement subventionnées et même du charbon qui pourtant est plus polluant », reconnaît le ministre. Le PDG de Sonatrach : « Le gaz connaîtra un nouvel essor avec la Cop 21 » Le PDG de Sonatrach et président de l'AIG, Amine Mazouz, a, pour sa part, déclaré que « le gaz connaîtra un nouvel essor avec la Cop 21 (conférence sur le climat qui milite pour moins de pollution), le même que celui qu'il a connu avec l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto ». Il faut, dit-il, « de nouveaux investissements pour faire face à la demande mondiale de gaz qui va doubler d'ici à 2030 ». Autre élément à souligner, aujourd'hui le gaz liquéfié « dépasse celui transporté par gazoducs grâce aux nouvelles avancées technologiques ». Et si, il y a quelques années, il n'y avait que 30 pays qui importaient du gaz liquéfié, « ils seront 50 d'ici à 2030 », assure le PDG de Sonatrach. Pour ce dernier, il ne fait pas de doute que l'Algérie est et restera « un grand acteur gazier » par le volume de ses réserves, soit un potentiel restant à découvrir de l'ordre de 13.000 milliards m3 et de 20.000 milliards pour les ressources non-conventionnelles. Il y a, certes, aujourd'hui la question des prix qui sont bas, mais ces derniers « devront reprendre au cours de cette année et poursuivre leur redressement en 2017 », a-t-il affirmé Abdelmadjid Attar, président du comité d'organisation de ce symposium, a, lui aussi, brossé un tableau sur la situation du marché gazier qui se caractérise, dit-il, par plusieurs nouveautés dont « l'apparition du gaz de schiste qui a bouleversé la donne, entraînant, en particulier, la dérégulation du marché et la naissance de nouveaux acteurs ». Attar pense néanmoins-sur la base d'études confirmées-que « le gaz naturel devra constituer 65% de le demande énergétique mondiale d'ici à 2040 ». Il a relevé également que la tendance sera au gaz liquéfié qui devra être plus important et prendra ainsi le pas sur le gaz acheminé par gazoducs. L'ancien PDG de Sonatrach a appelé à « produire à moindre coût » et mettre au jour « de nouvelles découvertes dans le domaine des hydrocarbures » et ce en intensifiant l'exploration qui sera davantage facilitée, selon lui, par « les nouvelles avancées technologiques » mises à la disposition de l'industrie gazière. Il y a eu plusieurs interventions au cours de cette première journée sur la question des défis de l'industrie gazière en Algérie, à l'image de celle du PDG de Sonelgaz ou encore du représentant du ministre de l'Industrie et des Mines, Mebarek Abdelghani, qui a insisté sur l'encouragement de la sous-traitance nationale. Les débats se poursuivent sur la nouvelle configuration du marché énergétique.