Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar à la suite des communications présentées par les experts internationaux au cours de cette Conférence mondiale sur le GNL, les prévisions semblent positives et plus optimistes. L'ensemble des experts et spécialistes des marchés mondiaux du gaz estiment que «les perspectives de production et d'exportation du gaz sont prometteuses». En fait, tout réside dans la continuité et la poursuite des investissements et des efforts de développement de la chaîne gazière dans les pays producteurs. C'est le cas du vice-président de la compagnie Shell, M. Guy Outen, qui est également président du bouquet énergétique à la même compagnie, qui a présenté une brillante communication sur les perspectives de l'industrie gazière. Ainsi, pour cet expert chevronné, comme présenté par le président de la séance plénière, «l'industrie du gaz connaîtra une augmentation de un quart, soit 4 trillions de mètres cubes de gaz dans les prochaines années. Ces capacités se verront multiplier par trois à l'horizon 2020, soit 4,5 FCM», dira-t-il. Il estimera, par ailleurs, que «la demande sur le gaz conventionnel, offshore, méthane et autres ressources gazières du Nord de l'Amérique augmentera d'ici la fin de l'an 2020». Il fera remarquer, par ailleurs, que la Chine, dont la croissance devra exploser durant les années à venir, fera augmenter la demande énergétique à des niveaux importants. «Avec la nouvelle politique du gouvernement chinois, qui est à la recherche de diversifications des ressources énergétiques, notamment le gaz, avec la Chine qui est en pleine croissance, et les projets de gazoducs dans la région d'Asie, en Russie et aux Amériques, ce sont des dizaines de millions de mètres cubes de gaz qui seront engorgés.» Cet expert ne va pas par plusieurs chemins pour affirmer que «de nouveaux marchés du GNL vont être créés, les avions auront besoin de plus de kérosène et des débouchés intéressants s'offriront aux pays producteurs». Et de s'interroger, «Pourquoi y aurait-il augmentation ? Aujourd'hui, les marchés sont au creux de la vague. Nous avons une baisse de 3,4% de la demande. Mais par la suite, les marchés se stabiliseront avec la reprise de la croissance. Nous aurons ainsi une augmentation de 40% de la demande en 2030 et elle doublera en 2050». L'expert de la compagnie Shell expliquera que tous les efforts qui seront consentis dans les énergies renouvelables ne fourniront que «10% de la demande sur l'énergie car, les déficits financiers des Etats empêcheront des investissements coûteux et non garantis dans le domaine des énergies renouvelables. En Europe, la demande sur le gaz non conventionnel n'aura pas lieu avant 2020». C'est l'un des défis que devra relever l'industrie du GNL dans les années futures. Pour sa part, Omar Maaliou, expert à Sonatrach, «les pays producteurs de GNL doivent rester dans une vision à long terme. Sonatrach est restée très confiante pour ce qui est du marché gazier et s'est également projetée dans une perspective de développement du marché du GNL. La chaîne gazière en Algérie est quasi unique au monde». Pour cet expert algérien, «la position stratégique de l'Algérie et des champs gaziers, la proximité avec l'Europe et d'autres facteurs permettent une diversification du portefeuille de la clientèle et un renforcement de notre position sur les downstream et midstream». En fait, accentuer les efforts au niveau du transport et de la canalisation et la transformation du GNL. Il estimera également que le travail doit être axé sur «la flexibilité de la commercialisation et d'éviter les schémas classiques dans la prospection des marchés». Ainsi, les contrats seront beaucoup moins rigides dans le futur et le contrôle sera assuré sur l'ensemble de la chaîne gazière à travers l'amortissement d'une large part des infrastructures. «En dépit d'un environnement fragilisé, il faut une optimisation de la production», dira-t-il. L'acheminement vers une nouvelle génération de contrats «n'inclut en aucun cas la suppression de la clause de flexibilité. Tous ces potentiels nous donnent la possibilité de maximiser et de valoriser l'accès à d'autres marchés».