Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a évoqué, hier, à Alger, avec une délégation de l'Union européenne (UE), la situation en Libye et au Sahel et la lutte contre le terrorisme. « Nous avons discuté de la situation internationale, en particulier les défis auxquels nous faisons face avec le terrorisme et la menace du groupe terroriste Daech », a déclaré, à la presse, le secrétaire général adjoint du service européen de l'action extérieure, Pedro Serrano, précisant avoir « discuté de la situation en Libye et dans la région du Sahel ». Relevant avoir cherché « comment approfondir » la coopération entre l'Algérie et l'UE qui « sont concernées par les mêmes problèmes », il a souligné « l'existence d'une grande convergence de vues » entre les deux parties. Lors de cette réunion, la partie algérienne a réitéré sa position pour « une approche globale qui s'attaque aux causes profondes du terrorisme à travers une solution qui concilie les dimensions sécuritaire, du développement et du respect des droits humains ». L'Algérie a plaidé, dans ce sens, pour « aller vite dans la solution politique » à travers l'appui au gouvernement libyen issu du processus du dialogue mené sous l'égide de l'ONU, la résolution politique de la crise en Syrie ainsi que la stabilisation du Mali dans le cadre de l'accord d'Alger. S'agissant de la question de la migration clandestine également évoquée lors de cet entretien, l'Algérie a recommandé de s'attaquer aux véritables causes du phénomène, qui « sont d'ordre politique vu les nombreuses situations de crise, mais aussi d'ordre économique traduit par les disparités existantes entre les pays du Sud et ceux du Nord ». C'est en agissant ainsi qu'on « aura combattu le terrorisme international et réduit la migration illégale », a-t-on souligné. L'audience a eu lieu à la demande de l'UE au vu de l'importance de l'Algérie en tant qu'acteur clé dans la région ainsi qu'au vu de l'expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation. Les deux parties ont exprimé leur disponibilité à poursuivre les discussions bilatérales et à renforcer leur coopération dans un « cadre mutuellement bénéfique basé sur la confiance et la loyauté ».