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« L'Algérie n'a pas besoin de ressources financières mais plutôt d'un accompagnement technique afin de moderniser son économie ».
Madame Laura Baeza. Ambassadeur et chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie à El Khabar
Publié dans El Khabar le 28 - 10 - 2011

Chaque pays partenaire développe ses relations avec l'UE selon ses propres aspirations, besoins et capacités suivant le principe de l'appropriation. C'est sur cette base que nous nous engageons à faire mieux de notre côté. Les moyens seront fournis selon une approche différenciée qui encourage l'ambition pour la réalisation des reformes. Il s'agit de l'approche « plus pour plus », qui est au cœur de la nouvelle Politique européenne de Voisinage, inspirée par l'esprit du printemps arabe dans le sud de la Méditerranée.
El Khabar : Quelle évaluation faites-vous des négociations entre l'Algérie et l'Union européenne, ayant trait au calendrier du démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association, et quels sont les points de divergences qui n'ont pas permis la conclusion de l'accord jusqu'à présent ?
Laura Baeza : Comme vous le savez, plusieurs rounds de négociations ont eu lieu entre l'Union Européenne et l'Algérie et les dossiers ont beaucoup avancé, Une prochaine session étant prévue la dernière semaine d'octobre à Bruxelles.
Si dans un premier temps, ces consultations ont permis de mieux cerner les motivations de la demande algérienne, nous sommes, à présent, arrivés à la phase de rapprochement des positions afin de trouver une solution négociée. En d'autres termes, il s'agit pour l'essentiel de trouver un accord mutuellement satisfaisant qui respecte les conditions juridiques prévues par l'Accord d'association.
Je tiens d'ailleurs à préciser que dans ces consultations à caractère très technique, l'UE a toujours fait preuve d'esprit d'ouverture et s'est montrée disposée à discuter concrètement des défis structurels auxquels l'Algérie est confrontée et à trouver dès que possible, une solution garante de nos intérêts économiques mutuels.
Je vous rappelle que l'un des objectifs principaux des programmes de coopération est l'appui à la consolidation du développement, la diversification et la modernisation de l'économie algérienne, afin de lui permettre notamment de faire face à la concurrence étrangère et d'exporter ses produits vers les marchés extérieurs, dont celui de L'UE.
El Khabar : Pensez-vous que les doléances algériennes concernant l'accord d'association après 5 ans de son entrée en vigueur sont légitimes, et pourquoi cet accord n'a pas donné de résultat palpable, jusqu'à présent, l'Algérie revendiquant plus d'accompagnements et d'investissements directs, et moins de contraintes pour exporter ses produits vers l'Europe, et met en exergue le manque à gagner du fait du démantèlement douanier ?
Laura Baeza : Tout d'abord, j'aimerais rappeler l'importance qu'accorde l'UE au partenariat avec l'Algérie et l'entrée en vigueur de l'Accord d'association en 2005 témoigne du rapprochement de l'UE avec l'Algérie, en en accordant une structure juridique à leur relation bilatérale.
Dans cet esprit, il ne faut pas oublier qu'un Accord d'association est avant tout un outil qui aide à l'établissement de conditions qui favorisent le développement économique, à l'instar d'ailleurs de ce qui a pu être réalisé dans d'autres pays voisins de la région avec des impacts positifs sur leurs économies à moyen/long terme.
Un Accord d'Association est un menu complet et une bonne base pour établir progressivement des objectifs plus détaillés de notre coopération et accélérer des réformes économiques internes, pour diversifier l'économie d'un pays, pour assurer une meilleure information des opérateurs sur l'accès au marché européen et enfin pour renforcer l'attractivité de l'Algérie en termes d'investissement direct étranger. Toutefois, cela suppose aussi des efforts significatifs pour rendre l'économie algérienne plus compétitive.
Par ailleurs, cette perception négative de l'impact de l'Accord d'association ne me paraît pas justifiée. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, les résultats d'une étude sur l'impact de l'Accord d'association que nous avions commandé fin 2009 démontre le contraire. Les investissements directs européens ont fortement augmenté depuis l'entré en vigueur de l'Accord d'association en septembre 2005. Ils sont passés de 234 millions de dollars (environ 19 milliards de dinars) en 2005 à 1,15 milliard de dollars (environ 94,25 milliards de dinars) en 2009. Les IDE n'ont pas seulement connu une hausse sensible, mais en plus ils se sont diversifiés pour passer du secteur des hydrocarbures où ils étaient largement concentrés pour s'investir à plus de 70% dans d'autres secteurs productifs de l'économie. Mais comme vous le savez, depuis 2009 à nos jours, la crise financière, puis économique internationale a remis en cause la majorité des projets d'investissements des grandes entreprises, non seulement en Algérie, mais de par le monde. Toujours, sur la question des investissements, j'aimerais rappeler qu'il est aussi fondamental de créer un environnement favorable à l'investissement étranger en assurant des conditions stables, non discriminatoires et transparentes, conformément aux dispositions de l'Accord d'association.
Il faut reconnaître que l'ensemble des mesures restrictives prises depuis 2009 n'ont pas favorisé le climat des investissements malgré le potentiel indéniable de l'Algérie. Ces dispositions n'ont pas seulement retardé sensiblement des projets d'investissement étrangers en Algérie, mais ont aussi affecté l'activité des PME-PMI algériennes. Je crois qu'il y a là sans aucun doute, une marge de manœuvre, pour favoriser la croissance, la diversification de l'économie de l'Algérie et l'emploi des jeunes.
Quoiqu'il en soit, l'UE est déterminée à continuer à soutenir l'Algérie dans cette voie tout en l'aidant à profiter davantage des conditions d'accès au marché européen déjà offertes par notre Accord d'association mais aussi par le biais de l'assistance technique de l'UE pour la facilitation du commerce.
El Khabar : Comment jugez vous le traitement des montants alloués à l'Algérie dans le cadre des programmes MEDA, et les autres programmes liés à la politique européenne de voisinage, et pensez vous que l'UPM reste viable ?
Laura Baeza : Le Programme MEDA a été remplacé en 2007 par l'Instrument européen de Partenariat et Voisinage. Dans ce cadre, l'Algérie bénéficie d'un appui sous forme de dons d'environ 58 millions d'euros (environ 5,8 milliards de dinars) par an. Comme chacun le sait, par rapports à d'autres pays de la région, l'Algérie n'a pas besoin de ressources financières mais plutôt d'un accompagnement technique afin de moderniser son économie. C'est l'objectif de l'assistance financière de l'UE à l'Algérie. Par exemple, cette année un important programme de 30 millions d'euros dans le secteur de l'eau et assainissement a été lancé. Ce programme rentre dans le nouveau cadre de la coopération sectorielle qui comprend non seulement de l'assistance technique spécifique à la réforme et à la gouvernance dans le domaine de l'eau mais qui contribue également à la réforme de la gestion des finances publiques.
Chaque pays partenaire développe ses relations avec l'UE selon ses propres aspirations, besoins et capacités suivant le principe de l'appropriation. C'est sur cette base que nous nous engageons à faire mieux de notre côté. Les moyens seront fournis selon une approche différenciée qui encourage l'ambition pour la réalisation des reformes. Il s'agit de l'approche « plus pour plus », qui est au cœur de la nouvelle Politique européenne de Voisinage, inspirée par l'esprit du printemps arabe dans le sud de la Méditerranée.
S'agissant de l'Union pour la Méditerranée (UpM), les développements dans la région offrent une nouvelle opportunité pour les partenaires méditerranéens de s'attaquer aux défis qui ne pourraient être relevés que par une coopération régionale. Les projets phares annoncés au sommet de l'UpM de Paris en sont l'expression, il s'agit notamment du plan solaire méditerranéen, de la dépollution de la Méditerranée, du développement d'autoroutes de la mer et d'autoroutes terrestres et de l'initiative méditerranéenne de développement des entreprises. Tous ces programmes restent pleinement d'actualité dans le contexte économique et politique actuel.
L'UpM est à un tournant crucial. Elle doit démontrer sa capacité à apporter des bénéfices tangibles aux peuples de la région. Pour cela le secrétariat de l'UpM doit se concentrer sur un rôle de catalyseur pour fédérer les Etats, la BEI (Banque européenne d'investissements), les institutions financières internationales et le secteur privé autour de projets économiques concrets, d'importance stratégique, qui seront sources d'emplois, d'innovation et de croissance dans toute la région. Les pays partenaires pourraient participer à ces projets en fonction de leurs besoins et de leurs intérêts, selon le principe de la géométrie variable.
El Khabar : Comment évaluez-vous la coopération algéro européenne sur le plan politique et sécuritaire, et que peut apporter l'Europe pour endiguer le danger du terrorisme et de ses ramifications dans la région du sahel et la méditerranée. ? Quel rôle peut jouer l'Algérie dans la stratégie sécuritaire européenne dans le domaine de la lutte antiterroriste ou la lutte contre l'immigration clandestine ? Quelle est votre perception sur la menace potentielle d'Al-Qaïda au Maghreb islamique en Méditerranée et au Sahel ?
Laura Baeza : L'Algérie est un partenaire important et stratégique pour l'UE. Il joue un rôle-clé au sein de l'espace Euro-méditerranéen et du Partenariat Afrique-UE. L'UE souhaite développer un dialogue approfondi avec l'Algérie dans plusieurs domaines dont, notamment, la sécurité, la lutte antiterroriste, la migration et la mobilité.
Lors de la première session du Sous-comité « Dialogue politique, sécurité et droits de l'homme » qui s'est tenu tout récemment (les 3 et 4' octobre) à Alger, les représentants algériens et de l'UE ont eu un échange de vue approfondi sur les questions sécuritaires.
L'UE se réjouit de l'implication accrue des pays du Maghreb et du Sahel dans la coopération régionale visant à améliorer la sécurité et la prospérité de la région saharo-sahélienne. Elle salue également l'initiative algérienne de création, d'une part du Comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC) regroupant l'Algérie, le Niger, la Mauritanie et le Mali, et d'autre part, de la cellule conjointe de renseignement sur l'activité de l'AQMI. Ce qui est une démonstration claire de la, la volonté des pays de la région de travailler ensemble pour combattre les défis auxquels ils font conjointement face. Une délégation de haut niveau européenne a participé à la conférence internationale pour la sécurité et le développement des pays Sahel qui s'est tenue à Alger du 7 septembre dernier. L'UE continuera d'être active dans la coopération sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme, où l'Algérie joue un rôle primordial à échelle régionale.
L'Algérie est un grand pays qui a vocation à jouer un rôle de partenaire clé de l'Europe, y compris dans le domaine de la gestion des migrations. Il constitue en effet un pays très important d'origine de personnes pouvant souhaiter voyager ou émigrer vers l'Europe. L'Algérie est aussi un lieu de destination et de transit important pour des migrants provenant de l'Afrique sub-saharienne. Je considère donc qu'il est essentiel pour l'UE comme pour l'Algérie, de gérer le plus efficacement les flux migratoires les concernant. L'UE souhaite fortement développer sa coopération avec l'Algérie dans ce domaine, si sensible.
L'UE a toujours encouragé les efforts visant à la coopération « Sud-Sud » et l'intégration régionale dans tous les secteurs notamment ceux de l'énergie, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, les infrastructures, la gestion des frontières et la croissance économique, qui représentent des défis communs auxquels toute la région doit faire face.
L'UE est ainsi prête à intensifier le dialogue avec l'Algérie et d'autres partenaires de la région dans le cadre de la Stratégie pour la sécurité et le développement au Sahel. Elle est, par ailleurs, convaincue que les efforts conjoints pour renforcer les relations entre les pays du Maghreb peuvent jouer un rôle décisif en faveur de la stabilité et la prospérité de toute la région.
El Khabar : Quel rôle peut jouer l'Union européenne pour améliorer les relations intermaghrébines et notamment concernant le conflit du Sahara occidental ?
Laura Baeza : Il est plus que jamais pertinent de renforcer les efforts visant à la coopération et l'intégration régionale, non seulement avec les pays du Sud de l'Algérie mais aussi au sein du Maghreb. Chaque pays a ses spécificités car le vent du « Printemps arabe » souffle différemment en Egypte, en Tunisie, en Algérie, en Libye et au Maroc. Mais il existe des défis communs. Les plus importants sont liés à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme que nous avons déjà évoqué. D'autres sont les contacts entre les peuples, la nécessité de donner de l'espoir aux jeunes, la croissance économique, le développement agricole, les projets d'infrastructure, l'énergie ainsi que la gestion des frontières qui sont des défis communs pour toute la région.
Dans ce contexte, l'UE est ouverte aux suggestions algériennes afin de déterminer la manière dont elle pourrait contribuer à l'intégration régionale par des actions concrètes. Je suis convaincue que les efforts conjoints pour renforcer les relations entre les pays du Maghreb peuvent jouer un rôle décisif en faveur de la stabilité et prospérité de toute la région.
En ce qui concerne le Sahara occidental et en conformité avec la Résolution 1979(2011) du CSNU, l'UE soutient les efforts du Secrétariat général des Nations unies pour trouver une solution juste, durable et mutuellement acceptable.
L'Union européenne reste par ailleurs solidaire en ce qui concerne la situation du peuple sahraoui et continue à fournir une aide humanitaire substantielle. Depuis 1993, l'aide humanitaire de la Commission européenne s'élève à plus de 150 millions d'euros (15 milliards de dinars environ). Avant la fin de 2011, nous prévoyons d'allouer une nouvelle aide de 9 millions d'euros (900 millions de dinars).
El Khabar : Comment jugez-vous la situation en Lybie, et son issue ?
Laura Baeza : Apres 42 ans d'oppression, les citoyens libyens se trouvent maîtres de leur destin. Malgré son nom de la Jamahiriya ou l'Etat des masses populaires, nous savons que le peuple Libyen était absent du processus décisionnel pendant le régime du Colonel Kadhafi. Cette stagnation démocratique a érodé la société libyenne pendant des décennies et a provoqué, par exemple, l'absence presque totale d'organisations indépendantes de la société civile dans le pays, ou un manque absolu de savoir-faire quand il s'agit d'organiser des élections. Ceci pose des défis énormes pour les autorités de transition qui devront remplir ce vide institutionnel en même temps qu'elles reconstruisent le pays et satisfont les besoins quotidiens des citoyens.
Néanmoins, à travers notre présence dans le pays (depuis mai à Benghazi et depuis le 31 août à Tripoli), nous observons comment les Libyens, sous la direction du Conseil National de Transition, essaient d'avancer sur tous les fronts. Concomitamment à la campagne militaire qu'ils mènent encore aujourd'hui, le CNT travaille à la mise en place de la « Feuille de Route Démocratique » qu'ils ont publiée il y a plusieurs mois déjà. Un nouveau gouvernement devrait être nommé prochainement, une Constitution devrait être établie et des élections législatives et présidentielles devraient avoir lieu dès que possible. Cela ne sera pas une tâche facile car il y a beaucoup de groupes qui considèrent légitime d'avoir un rôle important dans la nouvelle Libye au vu de leurs efforts et sacrifices pendant sept mois de conflit. Sur ce point il faut féliciter le CNT pour l'approche inclusive qu'il a maintenue jusqu'à présent et l'encourager à continuer dans cette direction. Il existe un lien direct entre le pourcentage de Libyens qui se sentiront représentés par les prochains gouvernements et le succès de la révolution libyenne. Il est également essentiel que le respect de la démocratie et des droits de l'homme soit assuré afin que la nouvelle Libye puisse être stable et pacifiée.
L'UE fait partie des trois organisations (avec l'ONU et la Banque Mondiale) qui ont été chargés d'organiser l'assistance post-conflit en Libye en étroite coordination avec le CNT. Nous travaillons à l'évaluation des besoins prioritaires du pays. L'UE est déjà la première donatrice d'aide humanitaire.
El Khabar : Qu'est ce qui est attendu de l'Algérie en matière des droits de l'homme et des libertés mis en exergue par l'article 2 de l'Accord d'association, et comment jugez vous les mesures prises par le gouvernement algérien en terme d'ouverture politique et économique ?
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Laura Baeza : L'UE a salué la décision du lancement de ces réformes politiques par le Président Bouteflika. Nous suivons avec le plus grand intérêt le processus de réforme des lois sur les associations, sur les partis politiques, sur les élections, sur les médias et sur la représentation des femmes dans les assemblées élues qui sont en cours, en espérant que cela aboutisse à la consolidation du respect de toutes les libertés fondamentales, dont la liberté d'association, de rassemblement et de réunion, dans les nouvelles lois conformément aux conventions internationales. Nous saluons par ailleurs les démarches, qui visent à décriminaliser le délit de presse et à abroger le monopole étatique sur l'audiovisuel.
Mais le processus des reformes est avant tout un processus des Algériens. Il est très important qu'il réponde aux attentes des citoyens et que l'Algérie continue ses efforts pour veiller à ce que les consultations de la société civile aient un impacte réel sur la formulation et la mise en œuvre des reformes. La participation de tous les acteurs dans la vie politique, le respect des droits fondamentaux, des médias libres, une justice indépendante et moderne, des élections libres et impartiales sont autant d'indicateurs de la consolidation d'une démocratie
Sur le plan de la coopération, je me félicite de la tenue à Alger les 3 et 4 octobre 2011 de la première session du Sous-comité Dialogue politique, sécurité et Droits de l'homme qui a été créé en 2011. Cette session a été marquée par un esprit d'ouverture, d'écoute et de respect mutuel.
Au plan économique, l'UE a apporté son appui à la mise en œuvre du processus de modernisation de l'appareil économique de l'Algérie. Les programme en cours vont dans le sens d'accompagner la diversification économique, la mise à niveau des entreprises, la modernisation de l'administration publique et de l'enseignement et dans d'autres secteurs encore. Ainsi pour la période 2011-2013, l'Algérie bénéficie d'un budget de 172 millions d'euros (17,2 milliards de dinars), qui concerne des domaines variés tels que l'agriculture (pêche et aquaculture), la protection de l'environnement, la lutte contre la pauvreté ou encore la préservation du patrimoine historique et artistique.
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El Khabar : Qu'en est il de la coopération concernant l'immigration clandestine qui devient un défi majeur pour les pays de la région, et de la libre circulation des personnes qui demeure une revendication des pays de la rive sud de la méditerranée ?
Laura Baeza : L'UE a décidé de proposer à chacun des pays du Sud de la Méditerranée le développement d'un Dialogue sur la migration, la mobilité et la sécurité.
Un tel Dialogue devrait aboutir à la conclusion, avec chacun pays de la région, d'un Partenariat de Mobilité, à savoir une sorte d'accord général permettant de régler aussi bien les questions relatives à la lutte contre la migration irrégulière, que celles relatives à la circulation régulière des personnes.
L'UE a aussi réitéré sa volonté de développer à moyen et long terme un tel dialogue avec l'Algérie, en conformité avec l'approche globale de l'UE sur la question des migrations. Cette approche a pour objectif de créer des synergies entre la migration et le développement économique afin de mieux gérer la migration légale, et de renforcer les capacités de coopération en matière de lutte contre l'immigration irrégulière et de gestion des frontières.


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