L'Algérie célèbre le 18 février de chaque année la journée nationale du chahid. La date n'est pas anodine. Elle traduit la symbolique de l'attachement de la nation au sacrifice consenti par des millions d'Algériens pour que le pays recouvre son indépendance, sa liberté et sa dignité. Après une longue période coloniale de 132 années qui l'a asservi, spolié et humilié en l'abaissant au rang de citoyens de seconde zone institutionnalisée dans le code de l'indigénat, le peuple algérien, qui s'est dressé contre un tel ordre en lançant l'insurrection armée du 1er Novembre 1954, fruit d'une longue maturation politique, mesurait le sens de l'engagement et son corollaire le sacrifice. C'était le prix à payer pour reconquérir la souveraineté nationale. C'est ce courage là et le patriotisme qui l'a rendu possible qu'il faut aujourd'hui saluer, 54 ans après l'indépendance. Ce sont ces valeurs qu'il importe d'inculquer aux jeunes générations qui doivent comprendre d'abord que l'indépendance n'est pas tombée du ciel, puis la détermination chevillée à des convictions profondes finit toujours par triompher. Et que si cet engagement a abouti hier à l'objectif tracé par la proclamation de la Révolution, il peut l'être présentement aussi dans la bataille pour le développement du pays. Il faut simplement y croire, comme nos aînés ont cru à ce qui paraissait chimérique, il y a 50 ans. La commémoration de cette journée est donc doublement évocatrice. On se ressource à des valeurs pérennes qui fondent la dignité humaine. On se réapproprie les idéaux de liberté et de justice. Puis, la collectivité nationale, à travers cette halte du souvenir, accomplit un devoir de mémoire à l'endroit de ses martyrs. Exprime une reconnaissance à leurs sacrifices. C'est un moment privilégié de recueillement collectif qui remet au goût du jour, ensuite, le sens de ce dévouement pour la patrie. Cette célébration ne doit donc pas être un simple procédé protocolaire. Elle doit servir, en cette conjoncture de menaces aux frontières et de visées déstabilisatrices, à vivre la communion qui revivifie l'attachement à l'unité nationale et à l'intégrité du pays. Pour marquer sa fidélité à ce qui a fondé la cause de ceux qui sont tombés au champ d'honneur et dont le pays honore la mémoire en ce 18 février. Conjuguer le combat de nos aînés au présent, c'est également s'investir dans la bataille du développement socioéconomique qui s'invite comme une urgence face au baril de pétrole périclitant. Pour toutes ces vertus, la Révolution algérienne est une source d'inspiration inépuisable.