Le Sahara occidental occupé par l'Espagne jusqu'en 1975 est le seul territoire en Afrique à ne pas avoir bénéficié du droit à l'autodétermination. Sous la pression du Front Polisario, engagé dans un combat contre l'occupant pour son indépendance, soutenu par plusieurs pays, l'Espagne décide de se retirer. Un accord est signé entre l'Espagne d'un côté et le Maroc et la Mauritanie de l'autre pour le partage du territoire. C'est l'accord de Madrid. Le Maroc envahit une partie du territoire et laisse l'autre partie à la Mauritanie qui finit par renoncer à son nouveau statut de puissance occupante. Le Maroc, qui n'avait pas tenu compte d'un avis consultatif de la Cour internationale de justice rendu public en 1975 qui n'a confirmé « aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental le royaume du Maroc », s'entête et s'enlise dans un conflit armé avec le Front Polisario. En 1991, un accord de cessez-le-feu est signé entre les deux parties sous l'égide de l'ONU dans l'attente de trouver une solution à ce conflit conformément à la légalité internationale. Malgré plusieurs rounds de négociations sont engagés entre les deux parties, c'est toujours le statu quo. Le Maroc proposant une autre alternative qui préserve ses intérêts, la formule d'autonomie, ce que les Sahraouis rejettent. Aujourd'hui il s'agit de relancer ce processus d'une manière plus sérieuse. Le contexte est difficile pour le Maroc qui semble de plus en plus lâché par la communauté internationale qui ne soutient plus ses positions, à l'exemple du parlement européen rejetant les tentatives de Rabat de donner un cachet légal à son occupation. L'Union européenne a refusé d'entériner un accord de pêche qui inclut les eaux territoriales sahraouies suite à son annulation par la Cour de justice européenne. Elle a ainsi exclu tous les produits agricoles, produits transformés, poissons et produits de la pêche provenant également des territoires sahraouis occupés. Ce mouvement de remise en cause se généralise un peu partout, puisque beaucoup de sociétés européennes activant dans le domaine de la recherche pétrolière ont décliné également leurs permis de recherches. Même parmi les pays que le Maroc comptait comme d'irréductibles alliés, des voix se font entendre aussi pour pousser Rabat à respecter la légalité internationale. En effet, les Etats-Unis viennent de réitérer leur attachement au règlement du conflit dans la cadre « des efforts de l'ONU sur la base d'une solution permettant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui » et ce à l'occasion de la visite d'une délégation de responsables américains dans les camps de réfugiés sahraouis. Il faut dire que les Sahraouis, qui gagnent de plus en plus de sympathie en Afrique, en Amérique latine mais aussi en Europe, ont suscité un grand désarroi au sein de l'establishment marocain en entravant ses desseins expansionnistes. Le Maroc, qui essaie de gagner du temps, après avoir tergiversé sur la question d'extension des compétences de la mission des Nations unies, la Minurso, le voilà qui veut aujourd'hui entraver également la mission de l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU.