La télévision d'Etat a diffusé des images montrant des colonnes de fumée se dégageant des flammes sur le lieu de l'attaque. Des pompiers couraient à travers les amas de débris, tandis que les forces de sécurité et des civils tentaient d'ouvrir un véhicule endommagé pour en dégager une personne. Non loin de là, un corps carbonisé était emmené sur un brancard. Le mois dernier, un double attentat-suicide, revendiqué par le groupe terroriste Daech, avait fait 22 morts dans le même quartier. Cette recrudescence de la violence ne semble dissuader les diplomates de redoubler d'efforts. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est arrivé, hier, en Jordanie pour rencontrer le roi Abdallah II. Tous les efforts en vue d'un cessez-le-feu ont jusque-là échoué, les multiples protagonistes sur le terrain voulant à tout prix éliminer l'autre, en plus des profondes divisions internationales. A cela s'ajoute l'implication militaire des grandes puissances dans le conflit qui s'internationalise : la Russie soutient le régime avec son aviation, la Turquie bombarde les forces kurdes syriennes, et la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, frappe Daech. Toutefois, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a annoncé à Amman « un accord provisoire en principe » avec la Russie, sur les modalités d'une éventuelle cessation des hostilités en Syrie. Kerry a indiqué qu'il avait une nouvelle fois parlé au téléphone à son homologue russe. L'accord provisoire pourrait commencer dans les jours qui viennent », a-t-il affirmé. « Nous sommes plus proches aujourd'hui d'un cessez-le-feu », a assuré le chef de la diplomatie américaine. Il a ajouté que les présidents russe et américain pourraient se parler dès que possible, pour la mise en place de ce cessez-le-feu. Combats sur tous les fronts Ailleurs dans le pays, les combats se poursuivent entre l'armée et les rebelles très affaiblis. D'autres affrontements opposent forces kurdes et terroristes, ou encore rebelles et terroristes. Cette situation très complexe rend difficile un accord agréé par l'ensemble des protagonistes pour une trêve, malgré les efforts de l'ONU et des Etats-Unis. Farouchement hostile au régime Assad, la Turquie affirme par contre agir en « légitime défense », en bombardant les forces kurdes syriennes près de sa frontière, et se réserver le droit de mener « toutes sortes d'opérations » militaires. La Turquie agit en « légitime défense » contre la milice kurde syrienne, qu'elle accuse d'être à l'origine de l'attentat meurtrier d'Ankara, et se réserve le droit de mener « toutes sortes d'opérations » militaires, a déclaré, samedi soir, son président Erdogan. « Nous sommes en situation de légitime défense. Personne ne peut limiter ou empêcher le droit à la légitime défense de la Turquie face à des attaques terroristes », a dit le chef de l'Etat turc lors d'un discours prononcé à Istanbul. Le président, Barack Obama, s'était entretenu par téléphone, vendredi, avec Erdogan, appelant Ankara et les milices kurdes des YPG à « faire preuve de retenue » dans le nord de la Syrie. Enfin, 21 suspects, interpellés dans le cadre de l'enquête sur l'attentat d'Ankara, ont été déférés, hier, devant un tribunal de la mégapole, a indiqué l'agence de presse progouvernementale, Anatolie.