La confusion régnait sur l'identité de l'auteur de l'attentat à la voiture piégée du 18 février dernier à Ankara. Le gouvernement turc a insisté, néanmoins, de nouveau, hier, sur ses liens « incontestables » avec la milice kurde syrienne. Une personne de 66 ans a succombé à ses blessures à l'hôpital, portant le bilan de l'attentat, survenu dans le centre de la capitale turque, à 29 morts, a indiqué l'édition en ligne du journal Hürriyet. Une femme, blessée, est décédée à l'hôpital d'Offenbach (Bavière, sud de l'Allemagne), portant le bilan total à 12 Allemands tués. « Je peux confirmer qu'une femme soignée à l'hôpital d'Offenbach est décédée dimanche matin, elle a succombé à ses blessures », a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur bavarois. « Quelle que soit son identité précise, que l'enquête judiciaire élucidera, il est clair que le kamikaze d'Ankara provient de la région du Parti de l'union démocratique (PYD) », un groupe rebelle kurde syrien, a déclaré le vice-Premier ministre turc, Numan Kurtulmus, à un groupe de journalistes. Ankara considère le PYD et son bras armé, les YPG (Unités de protection du peuple), comme des groupes « terroristes », car liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène, depuis 1984, une rébellion meurtrière. Quelques heures après l'attaque, les dirigeants turcs avaient identifié un Syrien entré en Turquie comme réfugié, Salih Necar, comme le kamikaze responsable de l'attaque d'Ankara qui a visé des véhicules militaires. D'après la presse, il se nommerait en fait Abdülbaki Somer, un Turc proche des rebelles du PKK. « Nous enquêtons pour savoir s'il est un citoyen turc ou pas. Il apparaît que ce n'est pas la personne présentée au début », a reconnu Kurtulmus. « Cela ne change en rien au fond de l'affaire. Cet attentat a été commis en collaboration par le PKK et le YPG », a-t-il insisté. « Un pouce et une main détachés ont été retrouvés sur le lieu de l'explosion », a expliqué le ministre turc. « Elles ont servi à identifier le kamikaze. Nous avons constaté qu'il est entré durant l'été 2014 par la province turque de Mardin, qu'il se trouvait dans les régions contrôlées par le PYD, et maintenant retrouver son identité précise est le travail du parquet », a-t-il ajouté. Quatorze personnes ont été inculpées par un tribunal d'Ankara, dans la nuit de dimanche à lundi derniers, en lien avec l'attentat revendiqué par un mouvement kurde armé radical, TAK (les Faucons de la liberté du Kurdistan). L'artillerie turque bombarde par intermittence, depuis plus d'une semaine, les positions des YPG, aux alentours d'Azaz, proche de sa frontière.