La mise en place du premier gouvernement sahraoui remonte au 5 mars 1976. La création de la RASD, qui a été un pendant, sur le plan diplomatique, à la lutte armée, s'est soldée par sa reconnaissance par plus de 80 pays. L'Organisation de l'unité africaine (OUA) a adopté, en 1984, une décision historique à travers laquelle la RASD est devenue membre à part entière en son sein. La RASD a renforcé sa présence sur le plan africain, en devenant membre fondateur de l'Union africaine (UA) créée en 2002 en remplacement de l'OUA. Et l'Etat sahraoui participe, en tant que membre à part entière, à tous les événements organisés par l'UA. Aujourd'hui, les responsables sahraouis, qui s'attellent à doter la jeune République de toutes les institutions pour préparer la relève, mènent également des efforts inlassables pour améliorer le niveau de vie des populations, pour la plupart vivant en tant que réfugiés, leur apporter les soins nécessaires et éduquer la génération de demain. Plusieurs actions dénonçant la répression des forces marocaines contre les populations civiles, à l'intérieur des territoires occupés, sont également menées en tant que stratégie de résistance contre l'occupation. Les manifestations pour le respect des droits de l'homme, initiées par les Sahraouis à l'instar de celle des camps de Gdeim Izik, les campagnes de dénonciation du mur érigé par le Maroc sur 2.700 km coupant en deux le territoire sahraoui, rappellent la longue résistance du peuple sahraoui contre l'occupant et l'élan de sympathie qu'elle a suscité. Outre la mobilisation internationale faisant suite à l'appel lancé par la société civile pour la cessation du pillage des ressources sahraouies, plusieurs parlements et partis politiques en Europe ont appelé à reconnaître la République sahraouie, dont le Parlement de Suède qui a adopté en 2012 une résolution à cet effet, le parti espagnol de la Gauche unie (Izquierda Unida) en 2013. La même demande a été présentée, le 27 janvier 2016, par le Parti communiste finlandais. Selon les responsables de la RASD, le jeune Etat sahraoui a démontré durant ces 40 ans qu'il est capable « de participer au processus de libération et de construction à travers la mise en place de ses institutions », « l'éducation, la santé, la justice, la jeunesse, la promotion de la femme, la sécurité et la liberté d'expression.... » Preuve en est, comme dans les pays avancés, aujourd'hui, le Parlement sahraoui joue son rôle à travers le contrôle et la mise en place des programmes du gouvernement et l'adoption des lois et conventions nationales et internationales. On rappelle, à cet effet, les élections qui s'y déroulent régulièrement au niveau du Parlement et des collectivités locales sahraouis, dont celles prévues pour le mois de mars prochain visant à élire des délégués locaux. La visite du SG de l'ONU : un grand espoir Mais 40 ans après, les Sahraouis attendent toujours les promesses de la communauté internationale et plus exactement de l'ONU, pour leur permettre d'exercer leur droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance. La célébration du 40e anniversaire de la RASD coïncide, d'ailleurs, avec l'annonce de la visite du SG de l'ONU, en mars prochain. Une visite qui constitue pour les Sahraouis une occasion pour tenter de relance le processus de mise en œuvre de l'autodétermination.Ces derniers ont exprimé à cette occasion le vœu que la visite de Ban Ki-moon soit un « message fort à l'adresse de l'occupant marocain, qui ne cesse de dresser des obstacles devant les efforts de la communauté internationale. » « Nous espérons que cette visite sera un message fort, que nos frères Marocains comprennent une fois pour toutes qu'il faut reconnaître d'abord qu'ils ont commis l'erreur d'envahir un territoire qui ne leur appartient pas, au détriment de la légalité internationale mais aussi au détriment du droit d'un peuple à l'autodétermination », a déclaré Khatri Addouh, un des négociateurs sahraouis, avec le Maroc, sous l'égide de l'ONU. Les Sahraouis craignent déjà des manœuvres de la part du Maroc pour retarder cette visite, pour des raisons stratégiques. Aussi, espèrent-ils que la date annoncée pour cette visite sera « respectée par l'ONU et par Ban Ki-moon ». Le peuple sahraoui a « lutté et continue à résister », et « c'est ce que va refléter la célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la RASD », concluent ces responsables.