Rendez-vous n Les Sahraouis «espèrent» que la prochaine visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans la région, début mars, soit un «message fort» à l'adresse de l'occupant marocain qui ne cesse de dresser des obstacles devant les efforts de la communauté internationale. «Nous espérons qu'elle (la visite du SG de l'ONU) soit un message fort, que nos frères marocains comprennent une fois pour toutes, qu'il faut reconnaître d'abord qu'ils ont commis l'erreur d'envahir un territoire qui ne leur appartient pas au détriment de la légalité internationale mais aussi au détriment du droit d'un peuple à l'autodétermination», a en effet déclaré hier lundi, le chef de la délégation sahraouie aux négociations avec le Maroc pour le règlement du conflit au Sahara occidental. Khatri Addouh a souligné également que le peuple sahraoui a lutté et qu'il continue à résister et «c'est ce que va refléter la célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la Rasd (République arabe sahraouie démocratique)». «Il viendra pour nous visiter et peut être quelques pays de la région, pour voir comment pousser le processus de négociation et la recherche d'une solution pacifique au Sahara occidental», a encore souligné le responsable sahraoui. Pour M. Addouh, la date prévue pour cette visite doit être respectée par l'ONU et par M. Ban Ki-moon qui a bénéficié la semaine dernière d'un soutien franc et affiché du Conseil de sécurité des Nations unies. M. Addouh a indiqué dans une déclaration à l'APS que le SG de l'ONU «est tenu de dire toute la vérité sur les auteurs des entraves aux efforts internationaux dans cette région». «Il est important que l'ONU assume ses responsabilités pour trouver une solution et mettre un terme à l'occupation marocaine au Sahara occidental, de même qu'il est important qu'elle puisse compter sur les efforts de la communauté internationale pour mettre fin à l'entêtement du Maroc», a déclaré Khatri Addouh à l'APS. Le régime marocain craint cette visite, a-t-il indiqué, appelant la communauté internationale à assumer ses engagements à l'égard du peuple sahraoui et ses promesses faites en 1991, date de la signature, du cessez-le-feu avec le Maroc pour l'organisation d'un referendum, sous les auspices de l'ONU. Le Maroc ne veut pas que ses moyens d'obstruction et sa politique dans les territoires occupés «soient révélés au grand jour notamment ses violations systématiques des droits de l'Homme et le pillage des richesses naturelles du Sahara occidental», a-t-il estimé. Selon lui, l'opposition du Maroc à cette visite s'inscrit dans le sillage des entraves qu'il met aux efforts internationaux visant à organiser un referendum pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «L'ONU doit satisfaire les revendications soulevées par le peuple sahraoui et le continent africain, lors de ses récentes conférences, et arrêter une date pour un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, d'autant que les délibérations du Conseil de sécurité approchent, et ce, sur la base du rapport que présentera le SG de l'ONU en avril prochain», a-t-il insisté. R.I./Agences Détourner l'attention internationale Le Secrétaire d'Etat à la Documentation et à la Sécurité, M. Ibrahim Ahmed Mahmoud a estimé les accusations infondées du Maroc aux Sahraouis de terroristes, «de tentative visant à dévier l'attention internationale vis-à-vis de la question du Sahara occidental». «Le Maroc a propagé depuis le début de son invasion du Sahara occidental des propagandes mensongères sur la lutte du peuple sahraoui, sous la direction du Front Polisario, la qualifiant d'extension du communisme dans la région, de groupe de mercenaires cubains et vietnamiens et Khomeinistes et parfois des fondamentalistes et extrémistes, des terroristes et trafiquants de drogue et aujourd'hui une base pour le terrorisme», a dénoncé M. Ahmed Mahmoud dans déclaration à la SPS. Le responsable sahraoui a souligné que cette propagande malveillante a pour objectif d'entacher la lutte juste du peuple sahraoui pour un but légitime à savoir : la liberté et l'indépendance nationale. «Les Sahraouis sont organisés politiquement et ne vivent pas un vide et ne nécessitent aucune forme d'aventure», a-t-il affirmé. «Il n'y a aucun lien entre le peuple sahraoui et les trafiquants de drogue, ni avec les cellules terroristes, ces propagandes malveillantes visent à satisfaire sa maîtresse la France et extorquer l'argent des Etats du Golfe», a estimé M. Ahmed Mahmoud. Pour rappel, plusieurs rapports internationaux, y compris le rapport du Département d'Etat américain, ont affirmé que le Front Polisario n'est pas une organisation terroriste, mais un mouvement de libération qui lutte pour faire valoir les valeurs de l'égalité et de la démocratie. Lutte armée et action diplomatique l L'armée de libération populaire sahraouie (ALPS) a mené des batailles acharnées contre les envahisseurs marocains soutenus par les plus grandes puissances coloniales dans le monde. La lutte armée était un facteur indispensable dans la réalisation des acquis au niveau national et international, y compris la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique par plus de 80 pays à travers le monde et le soutien aux revendications légitimes du peuple sahraoui et à sa juste lutte pour l'autodétermination et l'indépendance.