«Il est important que l'ONU assume ses responsabilités pour trouver une solution et mettre un terme à l'occupation marocaine au Sahara occidental, de même qu'il est important qu'elle puisse compter sur les efforts de la communauté internationale pour mettre fin à l'entêtement du Maroc», a indiqué hier Chahid El Hafed, chef de la délégation sahraouie aux négociations. Ce dernier a affirmé que le peuple sahraoui attendait beaucoup de la visite du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon prévue début mars prochain dans la région pour mettre un terme à l'entêtement marocain. Le régime marocain craint cette visite, a-t-il indiqué, appelant la communauté internationale à assumer ses engagements à l'égard du peuple sahraoui et ses promesses faites en 1991, date de la signature, du cessez-le-feu avec le Maroc pour l'organisation d'un référendum, sous les auspices de l'ONU. Le Maroc ne veut pas que ses moyens d'obstruction et sa politique dans les territoires occupés soient révélés au grand jour notamment ses violations systématiques des droits de l'Homme et le pillage des richesses. L'opposition du Maroc à cette visite s'inscrit dans le sillage des entraves qu'il met aux efforts internationaux visant à organiser un référendum pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a soutenu le responsable. L'ONU doit satisfaire les revendications soulevées par le peuple sahraoui et le continent africain, lors de ses récentes conférences, et arrêter une date pour un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, d'autant que les délibérations du Conseil de sécurité approchent, et ce sur la base du rapport que présentera le SG de l'ONU en avril prochain», a-t-il insisté. Pour M. Addouh, président de la Commission préparatoire des festivités célébrant le 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), la date prévue pour cette visite doit être respectée par l'ONU et par M. Ban Ki-moon qui a bénéficié la semaine dernière d'un soutien franc et affiché du Conseil de sécurité. Le SG de l'ONU est tenu de dire toute la vérité sur les auteurs des entraves aux efforts internationaux dans cette région, a encore estimé M. Addouh. Les ambitions expansionnistes du Maroc freinées Khatri Addouh a affirmé que «l'attachement du peuple sahraoui à la proclamation de son Etat un 27 février 1976 «a freiné les ambitions expantionnistes du Maroc dans les territoires sahraouis». «L'attachement du peuple sahraoui à son droit de préserver son Etat se traduit par quarante ans de lutte et de résistance sur les plans diplomatique, médiatique et culturel», a indiqué M. Khatri dans une déclaration à l'APS. «Les Sahraouis sont convaincus de leur souveraineté sur une partie des territoires sahraouis libérés et des institutions nationales sahraouies», en attendant d'atteindre l'indépendance à travers la poursuite de la lutte et la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental occupé, fondée sur le droit des Sahraouis à l'autodétermination, a-t-il souligné. «L'expérience a démontré que le déni du droit du peuple sahraoui à l'édification de son Etat souverain est à l'origine des tensions et de l'instabilité», entre les deux parties au conflit, a-t-il ajouté soulignant que l'esprit de patriotisme était profondément ancré chez le peuple sahraoui. Il a souligné que la sécurité et la stabilité du Maroc étaient menacées en raison de l'obstination de ce dernier à trouver une solution basée sur le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, appelant le régime marocain «à reconnaître le peuple sahraoui et son droit à l'établissement d'un Etat souverain». «La communauté internationale doit prendre conscience que son mutisme face à l'obstination du Maroc à entraver tous les efforts visant un règlement juste et durable ne fera qu'attiser les tensions et l'instabilité» dans la région, a-t-il affirmé.