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« Tout le patrimoine immatériel des Cherchellois est dans mon livre »
Entretien avec Nora Sari auteur de « Un concert à Cherchell »
Publié dans Horizons le 28 - 02 - 2016

Chantée par Assia Djebar, Kamel Bouchama et d'autres célèbres auteurs, en quoi la ville de Cherchell est-elle particulière ?
Il s'agit d'abord d'une ville millénaire qui fut, sous le nom d'Iol, la capitale des Phéniciens, et plus tard des Romains avec Cesarée comme nom. Cette ville antique a donné une élite de choix constituée, notamment, de médecins, d'hommes de lettres et de culture, de magistrats et de musiciens. Le premier médecin algérien, Mohamed Benlarbi, y est originaire. C'était un ami du grand écrivain français, Victor Hugo. Idem pour la romancière Assia Djebar, qui est ma cousine.
La culture est citadine par excellence...
En effet. Je dirai une culture héritée d'un double legs. D'abord andalou. A la fin du XVe siècle, lorsque la reine espagnole de Castille, Isabelle, et le roi d'Aragon, Ferdinand, avaient chassé les musulmans d'Andalousie, 1.200 familles se sont installés à Cherchell. Il y a aujourd'hui des familles algériennes portant des noms d'origine espagnole, telles les Juan, Cortelo, Ruizi. Les Andalous ont apporté une grande culture, notamment la musique andalouse, les arts vestimentaires, culinaires... Et puis il y a eu l'héritage turc. Cherchell est un bastion de la musique andalouse. Bien qu'ils soient issus de la ville des Roses, Blida, les deux grands maîtres du genre, Dahmane Benachour et El Hadj El- Mahfoud, sont des Cherchellois d'adoption. D'où le nom de mon roman.
« Un concert à Cherchell », parlez-nous-en...
Il s'agit d'un récit autobiographique. Dans ce livre, je fais appel à 800 récits réels. Je cite les personnes avec leurs noms et prénoms, bien entendu, après avoir obtenu leur permission. Ce sont des récits d'enfance, indépendants les uns des autres, mais véhiculés par un fil conducteur.
Il y a d'abord la préparation du concert organisé par mon père, et dont l'animation fut confiée à Cheikh Benachour. Familles et voisins sont réunis autour de l'invité d'honneur qui était Cheikh Ahmed Ibnou Zekri. Ce dernier était proviseur d'enseignement au lycée franco-musulman d'Alger, sis à proximité du mausolée du saint patron d'Alger, Sidi Abderahmane Ethaâlibi, où il est d'ailleurs enterré. Pour rappel, il a été le premier proviseur algérien. C'était le mentor et le père spirituel de mon père. Tout au long des épisodes, je parle ensuite des personnes, des évènements et des choses qui m'ont marqué dans mon enfance.
Je raconte le nouvel an, le Ramadhan, l'Aïd El-Fitr, l'Aïd Al-Adha, El Mawlid Ennabawi Echarif, les marabouts, les visiteurs, mes vacances à El-Biar dans la maison de ma mère, les confitures, les fruits confits... des tranches de vie qui se sont déroulées au début des années cinquante.
Pourquoi teniez-vous à parler de tout cela ?
A 20 ans, j'intégrais l'enseignement après avoir obtenu mon bac en tant qu'institutrice. J'étais une personne très naïve. Je ne connaissais pas le monde extérieur. Pendant la récréation, lors des discussions avec mes collègues, ces dernières s'étonnaient du mode de vie qu'on menait, par exemple un hammam à la maison, qu'on animait chez nous les soirées dont je vous ai parlé... Cela étonnait mes collègues qui m'ont carrément prise pour une « menteuse ». Ce jour-là, je m'étais dit qu'une fois à la retraite, je me mettrai à écrire et raconter mon enfance à Cherchell. Ce livre, je l'ai porté comme un bébé. J'ai mis noir sur blanc quelque 400 pages en six semaines. Il y a eu un déclic.
Un travail de mémoire pointilleux...
On n'oublie jamais notre enfance. C'est une mémoire très forte.
Une valeur anthropologique empreint vos récits...
Ce sont des tranches de vie qui se sont déroulées à une époque donnée. Je suis remontée même aux évènements qui ont eu lieu avant, jusqu'aux années 40, comme le mariage de mes parents, jusqu'à mon aïeul, Malek Bensahraoui El Berkani, en 1840. Cet ancêtre, grand résistant contre l'ordre colonial, a levé une armée contre l'occupant français. Il est mort les armes à la main en 1871.
Les choses ont changé à Cherchell depuis...
Cette vie n'existe plus aujourd'hui tout simplement. Il vaut mieux ne plus en parler. Cherchell, à l'instar des autres villes du pays, a été « rongée ». Les Cherchellois authentiques n'y habitent plus.
Donc c'est pour préserver la mémoire de ce patrimoine que vous avez écrit ce livre...
Tout le patrimoine culturel immatériel de la vie des Cherchellois se trouve dans ce livre. J'ai fait du porte-à-porte, interrogé de vieilles femmes qui m'ont parlé, entre autres, des chants des Meddahate, les chants de la balançoire, les berceuses pour les garçons ou pour les filles, les Boukalas, les chants de la cérémonie du henné, les chants des saints patrons de la région, Sidi Maâmar, Sidi Yahia, Sidi Brahim El Ghobrini...
Vos projets ?
Je prépare actuellement dans un nouveau livre. Il s'agit de la suite de ces récits.


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