C'est aujourd'hui mardi que se clôture au TNA, la quatrième édition du festival du chant chaabi. Ce qui surprend agréablement et qu'il faudrait saluer, c'est la jeunesse des interprètes. La moyenne d'âge des candidats au concours de ce festival se situe en effet dans les 25 ans et ne dépasse guère trente ans. Ainsi les jeunes chanteurs qui sont passés devant le jury dimanche dernier, Ouzegane Nassim est né en 1976, Bédiaf Achour né également en 1976. Séhouadj Djamel appartient à la même tranche d'âge. Tout comme Benbouziane Djillali. Et les précédents lauréats. Trois d'entre eux ont animé d'ailleurs brillamment la soirée d'ouverture. Ce qu'il faut encore souligner, c'est la volonté de ces jeunes de ne pas rester trop attachés aux maîtres du chaabi, imitant leur voix ou s'inscrivant dans leur même ligne artistique. Tout en respectant, l'authenticité, le classicisme et les sources de ce genre populaire, ces jeunes interprètes apportent un souffle nouveau, une regéneressence qui profite au chaabi. Chaque chanteur avec son style propre et son caractère personnalisé. Cela est nécessaire, car toute musique doit évoluer avec les générations et s'adapter à leur goût, sinon l'intérêt pour elle s'amenuise jusqu'à même disparaître. Ce qui est réjouissant à plus d'un titre dans ce festival, c'est l'apport au chaabi provenant de toutes les régions du pays, faisant de ce genre populaire musical, un patrimoine culturel véritablement national. Ainsi pour la seule soirée de dimanche, Benbouziane Djillali vient directement de Mostaganem. Bédiaf Achour est originaire de Annaba, Ouzegane Nassim est de Miliana. D'autres jeunes chanteurs chaabi viennent de Souk Ahras, de Sétif, de Jijel, de Bouira et même de Tindouf. Les prix qu'aura à décerner aujourd'hui le jury est donc une consécration au renouveau du chaabi dans son authenticité originelle et un encouragement et une stimulation pour les jeunes avec la promesse d'un avenir prometteur.