Le tribunal criminel près la Cour d'Alger a reporté encore une fois, hier, l'examen de l'affaire des vaccins périmés et de complicité de passation de marchés contraires à la réglementation, connu sous le nom de l'affaire Pasteur, pour le 9 février prochain. Le renvoi a été décidé par le juge d'instruction, Benkharchi Omar, en raison de l'état de santé de l'une des prévenues en l'occurrence Mme Nadia Touabti. Visiblement, la prévenue arrive difficilement à se tenir debout. Elle a subi, à la veille du procès, une séance de chimiothérapie. Son avocat, Maître Cherif Chorfi refuse, toujours de parler de l'affaire «des vaccins périmés» mais plutôt de «la toxicité des vaccins». Par ailleurs, le juge Benkharchi Omar a, encore une fois, refusé la demande de liberté provisoire, de Amani Ammar, représentant des laboratoires étrangers, en prison depuis plus d'une année. L'affaire remonte à 2005, lorsqu'une lettre anonyme a été reçue par les services de sécurité concernant un important lot de vaccins contre la grippe, la tuberculose, la rougeole et des vaccins pour nourrissons acquis par l'Institut Pasteur Algérie (IPA) auprès de quatre laboratoires étrangers par voie de marchés publics suspects. Immédiatement, le ministère de la Santé a pris au sérieux cette lettre anonyme et a mis sur place une commission d'inspection ministérielle en mai 2005 qui a conclu dans son rapport à la responsabilité des différents intervenants de l'IPA à tous les niveaux à savoir son directeur général, sa direction commerciale et son responsable de la gestion des stocks. Selon le même rapport, ces marchés publics «anarchiques» ont causé à l'Etat un préjudice de 147.531.844,08 DA, sans compter les frais engagés dans la location des chambres froides, ajoutant que des poursuites judiciaires doivent être engagées contre les personnes sus-citées. Cependant, l'enquête n'a débuté qu'en novembre 2009 et qui a mis à jour la mauvaise gestion de l'ancien DG de l'IPA et révélé que la majorité des contrats passés avec des fournisseurs étrangers étaient non conformes à la réglementation des marchés publics. Pour rappel, le tribunal de Sidi M'Hamed, dans sa section correctionnelle avait prononcé en première instance, en date du 13 octobre 2010, des peines allant d'une année de prison avec sursis à 10 ans de prison ferme à l'encontre des dix cadres, dont l'ex-directeur général de l'IPA, Miloud Belkaïd, en fuite et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.