Le tribunal d'Oran a décidé de la date du 8 mars prochain pour rendre son verdict dans l'affaire de « menace de mort » contre l'écrivain et journaliste Kamel Daoud. Le procès s'est déroulé en l'absence de la victime, représentée par son avocat Abderrazak Fodil, et en présence de l'accusé Zraoui A'hamadache qui a nié l'accusation portée contre lui, à savoir la menace de mort, tout en soutenant qu'il a agi en tant que citoyen et membre de la ligue internationale des oulémas musulmans, « sollicitant les pouvoirs publics à exercer l'application de la peine (el-hadd) sur l'écrivain Kamel Daoud, en application de la charia pour ce qui concerne l'atteinte aux valeurs de l'islam ». Son appel, adressé aux pouvoirs publics, a été fait « suite aux propos contenus dans un roman de l'écrivain Kamel Daoud et ses déclarations précédentes à une chaîne de télévision française », a-t-il ajouté. Il a estimé que les propos du romancier « affectent les sentiments des musulmans et les valeurs fondamentales de la nation algérienne, telle que l'identité et la langue arabe », tout en signalant qu'il a, à son tour, déposé plainte contre l'auteur au niveau d'un tribunal à Alger suite aux déclarations de Kamel Daoud à la chaîne française. De son côté, l'avocat de la victime a estimé que l'appel lancé par A'hamadache sur son compte facebook et ses déclarations lors d'une émission diffusée par une chaîne privée algérienne est « une incitation claire pour tuer l'écrivain », qualifiant ceci de « menace de mort » selon les lois du code pénal. L'avocat de Kamel Daoud a requis l'application de la loi afin de « réhabiliter la victime » et un dinar symbolique. Le procureur a demandé, à l'issue de son réquisitoire, six mois de prison ferme et 50.000 DA d'amende à l'encontre de l'accusé.