Les plaintes déposées par les femmes victimes de violence, au niveau des services de police, ont connu une augmentation sensible. « Les plaintes sont passées de 6.000 à plus de 9.000 en une année », a indiqué, hier, la responsable du service de la protection de l'enfance et de la femme à la Direction de la police judiciaire, la commissaire divisionnaire Kheïra Messaoudène. L'officier supérieur a précisé que ce chiffre reflète, en effet, une prise de conscience chez la femme mais aussi chez les parents de l'enfant victime de violence, notamment sexuelle. « Les femmes victimes de toutes formes de violences n'hésitent plus à déposer plainte et ce grâce au travail de proximité des services de police et également aux nouvelles lois relatives à la protection de la femme, dont la DGSN a fortement contribué dans leur établissement », a-t-elle déclaré à la presse, en marge du forum de la DGSN sur l'organisation de la 5e assemblée générale de la déclaration de la conférence internationale de Kigali (KICD). La même responsable a souligné que le signalement est la première étape dans la lutte contre la violence. « La police est la première institution à briser les tabous liés à la violence sexuelle et à la pédophilie. Nous avons rendu publics les cas traités par nos services, non pour choquer mais pour sensibiliser. Cela a donné des résultats très satisfaisants », a souligné Mme Messaoudène. Elle cite, comme exemple, la création de cellules de protection de l'enfance dans les sûretés de wilaya. Evoquant la 5e AG de la KIDC, qui sera organisée à Alger les 7 et 8 mars, sous le haut patronage du président de la République, et présidée par le DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, la commissaire divisionnaire a estimé que cette manifestation permettra un échange d'expériences avec les pays africains dans l'objectif de mettre en place la plateforme d'Alger pour l'élaboration des recommandations issues des rencontres précédentes et la mise en œuvre d'un plan national pour la lutte contre la violence à l'égard de la femme. Le choix de l'Algérie pour abriter cette rencontre n'est pas fortuit. « La police algérienne a pu rendre visible l'invisible dans la violence contre les femmes et les enfants. Il est temps de valoriser nos pratiques, nos compétences et nos institutions en mettant en avant notre expérience en la matière », a-t-elle insisté. Elle a annoncé, à l'occasion, que le plan d'action de la DGSN pour 2016 repose essentiellement sur la formation des policiers, dans le cadre de la coopération internationale en vue de traiter dans le respect des droits de l'homme, les affaires judiciaires dont les violences à l'égard des femmes. De son côté, le directeur de la police judiciaire, le contrôleur Ali Ferrag, qui a animé le forum de la DGSN, a précisé que cette 5e AG sera rehaussée par la présence des représentants des services de police africains, des instances onusiennes, notamment ONU-Femmes, et de l'Union africaine. S'agissant des objectifs, le DPJ a noté que cette rencontre constitue une opportunité pour évoquer les réformes engagées par les institutions policières africaines dans la promotion des droits de la femme. Elle vise aussi la consolidation des efforts en matière de sensibilisation autour des conséquences de la violence à l'égard des femmes et l'encouragement des initiatives dans ce cadre.