Dédié exclusivement aux professionnels du secteur de la santé, le Salon international de Tunis constitue un espace idéal aussi bien dans le domaine commercial qu'en matière d'investissement pour conclure des partenariats. Comme prévu, les exposants tunisiens y étaient présents en force. Ils ont été à l'affût de la moindre opportunité de coopération avec les opérateurs étrangers, notamment avec les Algériens. Unanimes, ils ont qualifié le marché algérien d'important et « de fortement intéressant ». Bilel Zakhama est directeur général du Centre hospitalier international Carthagène. Une clinique située au centre urbain nord, à proximité de l'aéroport Tunis-Carthage. Sa priorité ? Entrer dans le marché algérien. « C'est un marché qui est proche de la Tunisie. Nous partageons la même culture et la même langue », souligne-t-il. Sur la question de savoir quelle sera sa stratégie pour s'introduire en Algérie, il répondra : « A partir de cette année, nous allons organiser des journées de coopération particulièrement en ce qui concerne la chirurgie et les pathologies difficiles à soigner. Nous allons inviter des médecins et des praticiens algériens pour des campagnes de formation. Les premiers pourvoyeurs de malades, ce sont les médecins. » Cette clinique spécialisée dans la chirurgie cardiaque, la neurochirurgie, la chirurgie maxillo-faciale, la chirurgie esthétique est fréquentée par des patients venant particulièrement de l'Afrique subsaharienne, de l'Europe, voire des Etats-Unis. Les patients algériens représentent un pourcentage oscillant entre 5 et 10%. Pour sa part, la directrice générale de la clinique Taoufik, Leïla Kefi, a affiché la volonté de son établissement d'investir en Algérie. « Nous sommes déjà présents au Maroc et en Egypte. Nous voulons l'être aussi en Algérie. Le marché algérien nous intéresse fortement. C'est une opportunité que nous ne voulons pas rater », a-t-elle indiqué. Mais qui empêche cette clinique de le faire ? Sa directrice évoque au moins deux inconvénients : la règle 51/49 relative aux investissements étrangers et le manque de partenaires fiables pour bâtir un actionnariat et des échanges. Cette clinique, spécialisée en cardiologie interventionnelle, orthopédie, gynécologie, insémination artificielle et en neurologie, cherche aussi à signer une convention avec la Cnas. Smedi est une société internationale, opérateur du secteur de la santé avec des filiales implantées en Afrique. Elle est spécialisée dans l'accompagnement des patients et l'assistance logistique, administrative et médicale en environnement international. Tabka, médecin-coordinateur au sein de la société, n'a pas caché son souhait de voir Smedi opérer en Algérie. « Nous sommes intéressés par le marché algérien. Nous voulons nous implanter dans votre pays qui est important pour nous », affirme-t-elle. Mais pour pouvoir le réaliser, il faut d'abord trouver une porte d'entrée. « Nous sommes à la recherche d'un véritable partenaire. Nous allons exploiter toutes les pistes possibles. Chez nous, l'Algérie a une place de choix », affirme-t-elle. Comme partenaire, Smedi veut construire une relation de coopération avec la Cnas pour assurer le transfert des patients algériens en Tunisie.