Le Premier ministre a rappelé que le président de la République accorde un intérêt particulier à la promotion de la femme. « L'Algérie a élaboré en 2007 une stratégie de lutte contre la violence à l'égard des femmes qui s'articule sur la protection et l'insertion sociale et économique ainsi que les réformes juridiques et institutionnelles », a-t-il indiqué avant de revenir sur la loi de lutte contre la violence à l'égard de la femme adoptée en décembre 2015 « qui concrétise la volonté de l'Etat pour la promotion de la femme et le renforcement des textes incriminant la violence et visant la protection de la dignité et des intérêts de la femme ». De même, l'Algérie a créé un prix national pour la lutte contre la violence à l'égard de la femme. Evoquant la rencontre d'Alger, le Premier ministre a signalé qu'elle constitue une réponse du continent africain à l'appel que le secrétaire général de l'ONU a lancé, en février 2008, pour mettre fin à toute forme de violence contre les femmes et les filles. « Cette initiative qui regroupe 40 pays et les 12 pays de la déclaration de Kigali, permettra d'évaluer les activités de l'ONU et les efforts du continent africain, notamment des services de sécurité », a relevé Sellal, précisant que la violence à l'égard de la femme est un fléau qui figure parmi les plus graves et les plus anciennes violations des droits de l'homme. Le Premier ministre a indiqué que cette situation « nous incombe de consentir davantage d'efforts pour venir à bout de toute forme de violence ». Pour lui, « les résultats obtenus en quelques années sont considérables et encourageants mais restent bien loin de l'objectif escompté ». Sellal a mis en avant le rôle de l'Afripol en jugeant impératif que les services de sécurité africains et Afripol collaborent pour identifier les meilleures pratiques et impulser l'action commune africaine pour juguler la violence à l'égard des femmes. Ban Ki-Moon : « Il faut que les mentalités changent » Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé au changement des mentalités dans le cadre de lutte à l'égard des femmes. « Il faut que les hommes changent de mentalité. S'ils ne peuvent pas, qu'ils respectent au moins les droits de l'homme. Chacun devra prendre conscience que les femmes sont des partenaires pour édifier une société homogène », a-t-il souligné. Il a mis l'accent sur le rôle important des services de police dans la lutte contre ce phénomène. « Notre objectif consiste à réaliser l'égalité entre les deux sexes et à concevoir un monde sans violence et sans discrimination ». En ce sens, il a plaidé pour le recrutement davantage de femmes dans les services de police « pour mieux mener des enquêtes et assurer une meilleure prise en charge des victimes », a-t-il soutenu, citant l'expérience réussie de la police du Liberia et les unités indiennes chargées de la lutte contre la violence faite aux femmes. S'adressant aux représentants des services de sécurité, le SG de l'ONU les a exhortés à relever les défis sécuritaires notamment concernant les violences faites aux femmes. « Notre action englobe toutes les mesures de prévention et tous les moyens concernant notamment la violence contre les femmes pour mettre fin définitivement à l'impunité », a insisté Ban Ki-moon. Evoquant sa « préoccupation » face aux violences sexuelles que subissent les jeunes filles en République centrafricaine et dans lesquelles seraient impliqués des soldats du maintien de la paix, il a affirmé qu'en sa qualité de secrétaire général des Nations unies, « j'appelle à l'éradication de ces pratiques inacceptables liées aux violences sexuelles. Nous devons donner leurs chances aux femmes et leur garantir un avenir meilleur ». Le SG de l'ONU a annoncé la tenue d'un sommet de la police les 2 et 3 juin prochain à New York.