L'appel du président de la République, dans son message adressé à l'occasion de la journée internationale de la femme, à la reconsidération des réserves émises par l'Algérie concernant certaines dispositions contenues dans la convention relative à l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, adoptée en 1997 par l'ONU et ratifiée par l'Algérie le 22 janvier 1996, a été salué par le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Maître Farouk Ksentini. « Les sociétés arabo-musulmanes ne feront absolument aucun progrès si elles ne révisent pas à la hausse les droits de la femme en mettant en application des textes législatifs qui comporteraient les mêmes droits que ceux de l'homme », a-t-il estimé. Dans ce sens, Me Ksentini a relevé que le code de la famille n'est pas incompatible avec le contenu de cette convention hormis quelques aspects concernant la religion. Il a affirmé de ce fait qu'il approuve parfaitement l'appel du Président à la reconsidération des réserves algériennes qui portent sur les dispositions relatives aux droits de la femme et l'égalité entre les deux sexes, au mariage, à la nationalité et à l'arbitrage international. Maître Boudjemaâ Souileh a précisé pour sa part que « les réserves évoquées par le chef de l'Etat sont essentielles et fondées ». D'où le besoin de les revoir en fonction des mutations opérées en Algérie dans le domaine de la promotion des droits des femmes. « Pour l'Algérie, ces réserves sont d'une importance vitale étant donné qu'elles concernent le mariage, le contrat de mariage, l'adoption, la nationalité, entre autres questions que la majorité des Etats arabes a approuvées », souligne-t-il, rappelant que le code de la famille est inspiré de notre religion. Me Souileh a précisé que cette convention évoquée par le président de la République « se doit d'être compatible avec les spécificités de chaque Etat ». Selon lui, « la position du chef de l'Etat est celle de l'Algérie ». Maître Miloud Brahimi se félicite de cette position du Président qui ne l'étonne pas puisque, d'après lui, le président de la République a toujours fait preuve d'une grande compréhension à l'égard des droits de la femme. « Je crois même qu'il a eu une conduite militante permanente à cet égard », a-t-il estimé. Me Brahimi a tenu à rappeler que le monde arabo-musulman est en retard « car il n'a malheureusement pas respecté les droits de la femme ». « Le jour où la femme aura les mêmes droits que l'homme, nous atteindrons le même univers du monde développé », conclut-il.