Pour le ministre, il convient de rechercher toutes les possibilités de réduction des coûts pour être compétitif. Il a rappelé la place et le rôle que jouent les hydrocarbures dans l'économie de l'Algérie, à savoir « assurer la sécurité énergétique du pays sur le long terme et dégager les ressources nécessaires au financement de son développement ». En effet, le secteur des hydrocarbures représente « 98% de nos recettes en devises et concourt à 60% au financement de notre budget ». Il participe également à « hauteur de 30% de notre PIB », explique Khebri. L'objectif de l'Algérie est cependant d'élargir la base de ses réserves en menant « un effort d'exploration de qualité », sachant, poursuit-il, que le « domaine minier national est vaste et demeure peu exploré. » Les recherches qui seront menées dans les bassins matures ou faiblement explorés seront menées en effort propre par la compagnie Sonatrach mais aussi « en partenariat avec les compagnies internationales ayant les capacités technologiques et financières ». C'est une forme de partenariat que « l'Algérie compte encourager, parce qu'elle suppose un apport en technologie et moyens de financement et supporte les risques », souligne le ministre. Le second objectif de l'Algérie—et qui est une priorité—selon Khebri, consiste à améliorer la récupération des gisements déjà en exploitation, c'est-à-dire les gisements qui ont environ un demi-siècle d'exploitation. Troisième objectif, augmenter les capacités de stockage et de raffinage pour faire face à la demande croissante en carburant. Deux raffineries seront mises en production d'ici à 2020. Il s'agit de celles de Hassi Messaoud et Tiaret, une troisième est prévue à Biskra. L'Algérie devra, par ailleurs, assurer des capacités de stockage pour 30 jours d'autonomie. Quatrième objectif, le développement d'une industrie nationale pour la valorisation sur notre territoire de nos ressources. Programme de développement des énergies renouvelables : un appel à investissement sera lancé avant la fin de l'année Khebri a attiré l'attention sur les perspectives de la croissance de la consommation énergétique nationale, qui « croît à un rythme élevé », dit-il, et les besoins que l'on devra ainsi couvrir. Celle-ci a déjà augmenté de 5,4% en 2015, par rapport à 2014 et elle devra doubler d'ici à 2030, plus particulièrement pour l'électricité. Pour cela, « nous devrons recourir au développement de toutes les formes d'énergie, fossiles et renouvelables, et prendre des mesures pour assurer l'efficacité énergétique », a déclaré le ministre. Khebri a ajouté, pour ce qui est des énergies renouvelables, dont le programme a été adopté en Conseil des ministres le 24 mai 2015, que les études d'identification du potentiel national ont été réalisées avec le concours d'institutions nationales. « Un appel à investissement est en préparation et sera lancé avant la fin de l'année ». En parallèle, un Business Forum sera organisé avec l'Union européenne, le 24 mai prochain. Il s'agit de présenter ce programme aux investisseurs potentiels algériens et européens. Les sites, devant abriter ces centrales, ont déjà été identifiés au niveau de 15 wilayas du Sud et des hauts plateaux. Pour le ministre de l'Energie, l'Algérie—qui n'exclut pas aussi l'utilisation du nucléaire dans son mix énergétique—a déjà réalisé 11 unités dans le domaine des énergies renouvelables qui sont en service.